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Article sur la pêche

Mouchetée Technique: Pourquoi pas au Drop Shot?

Complément rédactionnel à l’article: PERTINENCE DU MONOFILAMENT COMME FIL DE PÊCHE

Mouchetée Technique: Pourquoi pas au Drop Shot?

Complément rédactionnel à l’article

PERTINENCE DU MONOFILAMENT COMME FIL DE PÊCHE

dans SENTIER CHASSE-PÊCHE du numéro de mars 2019

présentement en kiosque

 

Avant même de commencer à vous parler des aspects techniques de cette approche de pêche peu commune que j’ai découverte il y a quelques années, je crois utile de faire d’abord la genèse de ma trouvaille pour le moins surprenante.

Je suis avec un copain à la pêche à l’achigan à petite bouche dans une zec, et nous pêchons un lac de petite superficie à la recherche de ce vaillant poisson. Il faut savoir que ce petit lac a jadis contenu de l’omble de fontaine, mais que pour plusieurs raisons trop longes à énumérer, c’est maintenant l’achigan à petite bouche et le crapet-soleil qui sont les deux espèces dominantes.

Nous ne disposons d’aucun équipement électronique et nous pêchons les structures visibles à l’œil nu. Il fait carrément chaud, même pour un 30 juillet, et très peu de poissons sont capturés après un peu moins de deux heures de pêche. Je décide alors de pêcher davantage en profondeur. À l’aide de mes verres polarisés, je remarque que près d’une hutte de castors il y a une dénivellation du fond qui semble passer rapidement de cinq à une vingtaine de pieds (de 1,5 à environ 6 m) de profondeur.

À bonne distance de l’extrémité de mon fil, je noue un hameçon conçu pour la technique appelée drop shot, j’y empale un leurre de plastique souple odoriférant de 2 1/2 po imitant un petit poisson, et je coince un plomb à l’extrémité du fil, environ 12 po (30 cm) plus bas. Je laisse ensuite le tout descendre au fond et j’attends…

Morsure! Je ferre en retard, car je ne m’attendais pas à de l’action aussi tôt. La redescente de l’offrande est aussitôt suivie d’une autre morsure et je manque mon ferrage encore une fois. Puis, la troisième fois s’avère la bonne et je combats un omble de fontaine de près de 15 po (38 cm) de longueur! Wow, je ne m’attendais pas à ça! Je suis très heureux, mais je continue ma pêche à l’achigan qui s’est ensuite avérée fructueuse.

En répétition

À l’été suivant, je suis avec le même comparse, mais cette fois-ci dans une pourvoirie où il y a de l’achigan à petite bouche et des salmonidés. Nous avions décidé la veille que nous voulions pêcher l’omble et la truite en matinée, pour nous rabattre sur l’achigan à petite bouche en après-midi. Nous sommes six chaloupes sur le lac où nagent les truites, mais personne n’attrape rien. Il faut dire qu’en ce 19 juillet, la chaleur est accablante et que c’est un été avec peu de précipitations.

Encore une fois, nous ne disposons pas de matériel électronique et il fait chaud, alors nous décidons de pêcher en profondeur. Ça vous rappelle quelque chose? À l’aide de l’ancre, nous testons le fond du lac, et lorsque la chaloupe se trouve au-dessus de 15 à 20 pi (4,5 à 6 m) de profondeur, nous mettons les leurres à l’eau. Toujours rien! Je regarde dans mon coffre de pêche et je vois mes hameçons, mes plombs et mes leurres souples pour montage drop shot, des accessoires que j’avais l’intention d’utiliser l’après-midi même. Ça me rappelle l’événement de l’année précédente et je me dis que ça vaut bien un essai.

Que s’est-il passé?... Nous avons fait un malheur! Nous sortions un poisson presque à chaque fois que nous laissions tomber notre montage au fond de l’eau. Les autres pêcheurs nous regardaient, l’air ébahis. Quand nous sommes repartis après 45 minutes, les limites de prises étant atteintes, en regardant derrière on pouvait voir toutes les chaloupes converger vers l’endroit où nous pêchions.

Suite à ces deux événements, je me suis dit que ce qui m’arrivait n’était plus du hasard et j’ai décidé de tester cette approche dans diverses situations pour vraiment me faire une idée de son efficacité. Aujourd’hui, je viens partager mes résultats avec vous.

Le montage proprement dit

 

Le montage drop shot a été inventé au départ par et pour des pêcheurs d’achigans, mais il est aussi utilisé par certaines de mes connaissances qui pêchent le doré. Cependant, j’ai beaucoup moins entendu parler de l’utilisation de cette technique pour pêcher les salmonidés.

Pour effectuer ce montage, j’utilise un hameçon #4 ou 6 de type Octopus, et je l’attache à mon bas de ligne avec un nœud Palomar, en prenant bien soin de laisser une bonne longueur de fil (environ 16 po [40 cm]) à la suite de mon nœud. Fait important à noter : une fois le nœud complété, je fais repasser l’excédent de fil dans l’œillet de mon hameçon, ce qui permet à ce dernier de se tenir bien droit par rapport au fil et qui favorise un meilleur ferrage.

J’utilise également des plombs spécialement conçus pour ce montage (drop-shot weight) que je place à environ 12 po (30 cm) de l’hameçon. Ce qui est génial avec ce type de lest, c’est que s’il reste coincé au fond de l’eau, le pêcheur peut libérer le reste de son montage par une traction ferme sur son fil, en perdant seulement le lest. On n’a qu’à en installer un autre, et quelques secondes plus tard notre montage est de nouveau à l’eau. Un autre avantage réside dans le fait que si le poisson ne coopère pas et que nous voulons placer notre leurre ou notre appât à une distance différente du fond, on peut simplement glisser le plomb plus haut ou plus bas sur la ligne, puisque le lest est simplement coincé sur le fil et non fixé par un nœud.

Leurres et équipement

Pour ce qui est des offrandes, j’ai honnêtement fait quelques tests et voici mes conclusions. Pour ma part, j’ai eu une plus grande quantité de morsures avec des appâts vivants (vers de terre, sangsues), de petits, moyens et gros salmonidés étant venus mordre sur ma ligne lorsque j’utilisais cette approche. Par contre, lorsque j’utilisais des leurres souples artificiels (imitations de petits poissons, imitations de sangsue ou de ver de terre), j’ai noté que j’obtenais moins de touches, mais qu’habituellement, c’étaient des poissons plus volumineux qui se faisaient leurrer par ma présentation.

Pour ce montage, je suggère d’ajouter à la ligne principale un bas de ligne en fluorocarbone, ce dernier étant destiné à assurer la subtilité de la présentation. En eau claire, les poissons ont en général une bonne vision, alors je considère qu’il ne faut pas lésiner sur cet aspect; ce bas de ligne devrait avoir une longueur d’environ 3 à 4 pi (0,9 à 1,2 m).

Finalement, en ce qui a trait à la canne à pêche, j’utilise personnellement une canne courte (5 pi 6 po à 6 pi 3 po) à action rapide et à puissance moyenne-légère ou moyenne. C’est une pêche de finesse et on a besoin d’un équipement en conséquence qui permet de ressentir même les morsures les plus subtiles.

Le bon moment

La fin du mois d’avril marque l’ouverture de la pêche à l’omble de fontaine dans mon secteur, et pendant cette période plusieurs approches qui ont déjà fait l’objet de traitement dans ces pages peuvent être utilisées. Ensuite vient la période la plus fructueuse pour les pêcheurs de mouchetées, mai-juin, alors que la plupart des amateurs attrapent ces salmonidés avec le combo cuillère ondulante, bas de ligne et hameçon garni du traditionnel ver de terre.

Suivant ces mois les plus productifs, ceux de juillet et une partie du mois d’août sont surtout marqués par la chaleur et la moins grande avidité générale des ombles. Pour ma part, c’est davantage pendant la période de l’été que j’utilise la technique du drop shot pour effectuer mes prises. À ce moment, les poissons tant recherchés ont quitté les eaux chaudes de la surface pour se réfugier plus en profondeur où la température de l’eau leur sied davantage, généralement entre 12,2 et 14,5 °C (54 et 58 °F). Les truites étant moins actives de par la chaleur ambiante, un leurre présenté sous leur nez et qui demeure immobile devient une proie plus attrayante.

On m’a parfois demandé si j’activais ou non mon leurre à l’aide de ma canne lorsque je pêche la truite avec le montage drop shot. La réponse est non! S’il vente passablement et que mon embarcation bouge à cause des vagues, le leurre s’active déjà un peu sous l’eau par lui-même. Sinon, par temps chaud et ensoleillé, le poisson n’est que très peu actif, alors il faut laisser l’offrande le plus longtemps possible sous le nez du poisson jusqu’à ce qu’il morde. Si le leurre bouge sans arrêt, la truite risque de trouver que le défi est trop exigeant et ne pas daigner passer à l’attaque.

La bonne profondeur

 

Suite à plusieurs heures de tests et à de nombreuses observations, j’ai concocté le graphique ci-dessus illustrant les profondeurs où j’ai effectué la plupart de mes captures de truites par période de pêche. Bien entendu, les fronts froids, les canicules et autres défis que nous envoie Mère nature peuvent faire varier ces beaux calculs, mais honnêtement, en temps normal cela reflète en grande partie ce que je vis sur l’eau année après année.

Dans  la période de grandes chaleurs qui nous intéresse, je réalise la majorité de mes captures à des profondeurs variant entre 15 et 20 pi (4,5 et  6 m). Ceux qui possèdent un échosondeur de qualité peuvent facilement retrouver ces profondeurs en observant attentivement leur écran. Pour les autres, voici quelques trucs pour vous permettre de dénicher vos poissons au bon endroit.

A- Cherchez une rive ombragée qui présente un escarpement rocheux. Souvent, ces escarpements se prolongent sous l’eau et procurent une belle dénivellation suivi d’un fond assez profond qui peut contenir plusieurs spécimens de truites.

B- Cherchez une hutte de castors, car près de la plupart de celles-ci se trouve une fosse de bonne profondeur pour permettre aux castors de sortir de leur hutte. Attention aux branches qui jonchent le fond!

 

C- En plein milieu d’un lac peut se trouver un haut-fond. Demandez à votre compagnon de pêche de se placer à la proue avec des verres polarisés pour qu’il scrute le fond des eaux afin de dénicher ces petites montagnes subaquatiques. Autour de ces hauts-fonds, il y a toujours une pente qui descend vers les profondeurs et c’est là que vous voulez tenter votre chance.

 

D- S’il existe une carte bathymétrique du lac où vous pêchez, il faut vous la procurer et marquer d’un X les profondeurs propices près d’une belle pente du fond.

Derniers conseils

Habituellement, lorsque je capture un omble de fontaine au drop shot par grande chaleur, il y a de fortes chances qu’il ne soit pas seul et plusieurs captures sont à prévoir. Aussi, si vous êtes dans un endroit prometteur et qu’aucun résultat ne vient, ne soyez pas patient et repartez continuer vos recherches ailleurs après environ 15 minutes, pas plus. Ensuite, si vous voulez vraiment tester cette technique l’été prochain, commencez sur un lac de petite ou de moyenne superficie et mettez-y du temps pour parfaire vos montages et vos ferrages avant d’aller faire des recherches sur d’immenses lacs.

Je termine avec une courte anecdote. J’ai deux filles et l’une d’entre elles voulait aller pêcher avec moi l’an passé. Je suis donc allé avec mon enfant de 4 ans à la pêche à la truite le 9 août. Il faisait encore une chaleur torride et nous étions sur un lac de petite superficie où la profondeur peut atteindre jusqu’à 50 pi (15 m). Dans une autre chaloupe, deux pêcheurs se trouvaient sur le lac et pratiquaient la pêche à la traîne avec une cuillère ondulante.

Pendant l’heure complète où j’ai pêché avec ma fille, j’ai vu les autres pêcheurs attraper un seul omble de fontaine. De notre côté, nous avons mis 15 minutes pour trouver une belle dénivellation subaquatique plongeant à une profondeur de 15 à 20 pi (4,5 à 6 m), 5 minutes pour effectuer le montage drop shot et une quarantaine d’autres pour compléter notre limite de 10 poissons. J’effectuais le ferrage des poissons à la morsure et ma fille les ramenait. Elle a eu un plaisir fou et elle veut revenir avec moi l’an prochain.

Le mot de la fin : c’est tellement simple que même un enfant peut le faire. Daignerez-vous en faire l’essai?...


Par: Jasmin Perreault

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