Toujours prévoir un plan B
Fort de plusieurs décennies d’expérience, l’auteur offre de nombreuses suggestions afin de prévoir l’imprévu…
La pêche est une activité qui peut nous réserver de nombreuses surprises. Que ce soit en eau libre ou sur glace, il arrive parfois des situations inattendues. Bien souvent, ce sont des moments excitants et mémorables, mais à l’inverse, certaines situations imprévues peuvent venir malheureusement gâcher une journée de pêche. Dans le but d’éviter de telles éventualités malencontreuses, je vous recommande de toujours prévoir un plan B.
Précautions primaires
Prévoir un autre secteur
Nous l'avons tous vécu ! Quoi de plus décevant que d’arriver à notre spot de pêche et d’apercevoir un groupe de pêcheurs à l’endroit où nous voulions aller, ou d’y retrouver une couverture de glace trop mince, un secteur inondé, un accès impossible, une couche de neige trop épaisse, ou pire encore, une surface d’eau non gelée. En plus d’être déçu, on risque probablement de se trouver désemparé. Lorsqu’une telle situation survient et qu’on n’a pas prévu de plan B, bien souvent, on perd un temps précieux à réfléchir et à chercher un nouvel endroit à l’aveuglette.
Afin d’éviter une telle situation, je vous recommande de toujours prévoir un, ou même deux autres endroits pour le cas où vous seriez forcé de changer vos plans. À l’aide d’une carte bathymétrique (électronique ou imprimée), prévoyez ces endroits alternatifs à la maison avant de partir. Vous pourriez même prévoir pêcher sur un autre plan d’eau si cela devenait nécessaire. De plus, si vous avez enregistré dans le passé quelques points de repère sur appareil GPS, cela pourrait aider grandement le choix rapide de changement de destination. Il m’est ainsi arrivé, à plusieurs occasions, de devoir modifier subitement mon plan de match pour diverses raisons, mais ayant préparé un plan B avant mon départ, j’ai pu me rediriger rapidement vers une autre destination et profiter tout de même d’une excellente journée de pêche.
Trousse de premiers soins
J’ai rarement vu des pêcheurs ayant en leur possession une trousse de premiers soins. Et pourtant ! Dans le passé, j’ai vécu quelques incidents avec des amis qui s’étaient blessés. C’était heureusement des évènements mineurs, comme des coupures aux doigts, des éraflures ou des hameçons enfoncés dans la peau. En conséquence, je vous suggère d’apporter dans votre sac de transport une petite trousse de premiers soins incluant des pansements adhésifs, des tampons d’alcool et des lingettes nettoyantes pour les mains. Généralement, ces trousses de premiers soins sont offertes en petit sac de nylon, en tube ou en boîte de plastique et vous pourrez les retrouver en pharmacie ou dans les magasins de grande surface pour moins de 10 $ pour une trousse de base. Si vous n’avez pas de place dans votre havresac, la trousse de premiers soins peut être rangée en tout temps dans votre véhicule afin de l’avoir disponible en cas d’urgence.
Matériel de sauvetage
La pêche blanche est une activité hivernale formidable, mais qui peut comporter certains risques liés à la glace. Particulièrement en début et en fin de saison. Tout d’abord, si vous portez un ensemble flottant conçu pour la pêche sur glace, vous améliorerez grandement vos chances de survie advenant une chute à travers la glace. Cependant, il est important de toujours avoir en sa possession quelques équipements de sauvetage. Parmi ceux-ci, une corde d’une longueur de plusieurs mètres est indispensable afin d’extirper une personne de l’eau glacée. Également, des pics à glace et un sifflet sans bille sont des éléments très importants à trimballer avec soi. À titre de prévention, même en hiver, pour environ 10 à 12 $, la trousse de secours nautique Fox 40 est un excellent kit de sauvetage complet à insérer dans votre équipement.
Ensemble canne et moulinet supplémentaire
Vous prévoyez partir toute la journée à la pêche, mais arrivé sur les lieux vous vous apercevez que votre canne s’est brisée dans le traîneau lors du transport. Malheureusement, vous aviez seulement cet ensemble en votre possession pour pêcher lors de cette sortie et cet imprévu vient probablement de gâcher votre journée. Voilà l’importance de disposer d’un deuxième ensemble canne et moulinet au cas où une pièce de votre attirail se briserait.
Certains pêcheurs apportent même avec eux plusieurs ensembles de cannes et moulinets de différentes puissances dans le but de cibler diverses espèces lors d’une sortie. D’ailleurs, je suis un de ces pêcheurs qui prévoient à l’occasion pêcher deux ou trois espèces durant la même journée. Ainsi, je ne suis jamais pris au dépourvu dans le cas où je briserais une canne accidentellement. Enfin, je vous suggère vivement de faire l’achat d’un étui ou d’un coffre afin de protéger vos ensembles de pêche. Ce petit investissement gardera en tout temps vos cannes et moulinets en sécurité et évitera de malheureux incidents.
Équipement de réserve
Lame pour tarière
Depuis plusieurs années j’ai toujours une lame de tarière supplémentaire dans mon coffre. Après avoir heurté quelques fois des roches ou foré dans le sable, la lame perd rapidement de son efficacité et percer un trou devient laborieux. Donc, voilà l’importance de posséder une lame de rechange. Attention ! Prévoyez également les outils afin de retirer et de remettre votre nouvelle lame. Ces petits ajouts dans votre coffre prennent peu de place et pourraient éviter de voir votre journée de pêche gâchée.
Rallonge de vrille
Les hivers semblent être moins rigoureux que dans le passé, mais dans les régions éloignées, ils peuvent être longs et très froids. Parfois, la couche de glace peut devenir très épaisse vers la fin de saison, ce qui vient compliquer le forage des trous. Afin d’éviter ce problème, une rallonge à la vrille de votre tarière sera indispensable. Plusieurs fabricants de tarières offrent sur le marché des rallonges de différentes longueurs. Si vous connaissez un machiniste, ce professionnel pourra probablement vous fabriquer une rallonge sur mesure selon votre choix personnel.
Tarière manuelle
Dans le passé, j’ai entendu parler de plusieurs histoires de sorties de pêche ratées à cause de pannes mécaniques de tarières, de batteries non rechargées, de bouteilles de propane vides, etc. Il y a quelques années j’ai pris comme résolution de toujours apporter une petite tarière manuelle dans mon véhicule. Toutefois, elle demeure au véhicule en tout temps, car j’évite d’encombrer mon traîneau avec du matériel qui ne servira probablement pas. Mais si ma tarière mécanique tombait en panne, j’aurais comme plan B ma tarière manuelle.
Dépanner les petits véhicules
Les petits véhicules (VTT ou motoneige) sont très utiles pour se déplacer sur les plans d’eau glacés. On peut ainsi changer de secteur rapidement, apporter plus d’équipement sans dépenser beaucoup d’énergie. Toutefois, ces véhicules ne sont pas à l’abri de problèmes mécaniques ou électriques et c’est pourquoi il est important de prévoir une trousse de dépannage. On peut retrouver dans les magasins spécialisés un kit qui s’appelle « trousse à outils de luxe » qui contient tout ce dont vous avez besoin en cas de panne. Sinon, vous n’avez qu’à rassembler dans un petit boîtier quelques outils de base comme une pince, une clé à cliquet avec douilles et un ensemble de tournevis. Prévoyez aussi des bougies d’allumage et des fusibles. Si votre petit véhicule est une motoneige, ayez toujours une courroie d’entraînement de rechange, ce qui vous évitera beaucoup de problèmes en cas de bris.
Précautions corporelles
Prévenir les signes d’hypothermie
Toute personne pratiquant des activités hivernales s’expose au danger de l’hypothermie et la pêche blanche ne fait pas exception. Il est donc judicieux de savoir reconnaître les différents signes et symptômes de cet état anormal. Une personne dont la température corporelle est inférieure à 35 ºC est considérée en état d’hypothermie. Les signes et symptômes connus de celle-ci sont la sensation de froid, la chair de poule, le grelottement, une incapacité d’accomplir des tâches complexes avec les mains, un manque de coordination, la fatigue, un comportement inhabituel, une diminution du jugement et la difficulté à parler.
Pour réchauffer une personne en perte de chaleur il faut d’abord agir rapidement dès les premiers signes et symptômes. Remplacez ses vêtements mouillés s’il y a lieu, protégez-la du vent et évitez-lui tout contact direct avec le sol ou la glace. Lui faire boire une boisson chaude et sucrée (si possible) ; toutefois, il faut éviter le thé, le café et l’alcool. Donnez-lui quelque chose à manger et faites-la bouger.
On ne le dit jamais assez : mieux vaut prévenir que guérir ! À titre préventif, il faut boire et manger en bonne quantité avant et aussi pendant votre sortie. Partez toujours bien préparé avec de bons vêtements et quelques articles supplémentaires dans votre sac. Enfin, respectez vos limites et capacités. La plupart des cas d’hypothermie surviennent lorsque les gens partent sans préparation adéquate.
Chauffe-mains et chauffe-pieds
Prévoyez également apporter des chauffe-mains, des chauffe-pieds ou semelles chauffantes. À l’occasion, même avec des mitaines ou des bottes d’une excellente qualité, il arrive de ressentir le froid aux pieds et aux mains. Pour éviter ce problème ou même afin de prévenir les engelures, ces produits chauffants très rapides et peu coûteux sont activés dès l’ouverture de l’emballage au contact de l’air. Toutefois, certaines semelles chauffantes doivent être secouées pour activer le produit. Cette chaleur naturelle dégagée est non toxique et sans danger pour la peau. Suivant vos besoins, il existe des modèles qui réchauffent les mains, les pieds ou les orteils et ces produits peuvent durer en moyenne de 5 à 10 heures selon la marque et le modèle. De plus, il existe également des modèles rechargeables.
Petit conseil ! Si vous avez à manipuler fréquemment des objets avec vos mains, vous pouvez simplement insérer les chauffe-mains dans vos poches de manteau. Ainsi, vous pourrez réchauffer vos doigts au besoin sans être contraint de replacer le truc chauffant à chaque retrait du gant ou de la mitaine. Ces petits équipements sont disponibles dans la plupart des quincailleries et magasins de sport au Québec.
Crampons à glace
Il arrive occasionnellement que la surface glacée soit dénuée de neige et extrêmement glissante, particulièrement dès les premiers jours de gel d’un plan d’eau, mais également à la suite d’une période de dégel et de pluie. Lorsque les températures froides reviennent, la surface glacée se transforme en une véritable patinoire et devient glissante et dangereuse. Pour faire face à ce problème, je vous suggère de toujours avoir en votre possession des crampons à glace pour enfiler sur vos bottes en cas de nécessité.
Il m’est arrivé souvent de me retrouver à un endroit pour pêcher et de constater que la glace reflétait comme un miroir. Marcher sur une telle surface est très dangereux ; j’ai entendu plusieurs histoires dans le passé concernant des pêcheurs qui avaient chuté sur la glace et qui s’étaient fracturé des membres, ou même heurté la tête lors de la chute. De ce fait, les crampons à glace sont à mon avis essentiels et protègent contre les chutes accidentelles. Il existe plusieurs modèles sur le marché à différents prix, mais personnellement j’affectionne les modèles avec des chaînes en maillons doubles soudés munis d’un harnais en élastomère extensible facile à enfiler sur la plupart des bottes. Les crampons en acier inoxydable offrent une excellente durabilité et une grande résistance à la corrosion. On peut s’en procurer à un prix abordable dans différents magasins de sport.
Des vêtements supplémentaires
Je recommande vivement d’apporter des vêtements supplémentaires conçus de matériaux qui ne retiennent pas l’humidité. Personnellement, j’ai toujours dans mon sac de bagages une paire de bas, une tuque et une paire de mitaines ou de gants de rechange. De plus, j’ai toujours un gilet de type kangourou ou une veste que je garde dans mon véhicule. Lorsque ma journée de pêche est terminée et que j’ai transpiré passablement, j’ai toujours ce chandail supplémentaire pour mon confort lors du retour à la maison.
Au fil du temps, j’ai appris à bien préparer mes équipements et à tout prévoir dans les moindres détails afin d’éviter les principaux soucis qui pourraient survenir.
En situation de pêche
Prévenir le gel d’un trou
Lorsque la température est très froide, la tendance de l’eau à geler rapidement peut amener des complications aux pêcheurs. On n’a qu’à penser au fil de pêche sur lequel la glace s’accumule, au fil de la sonde qui fige à la paroi du trou, aux poissons échappés au passage dans un orifice quasi gelé, etc. Récemment, j’ai fait la découverte d’un petit appareil ingénieux qui enraie efficacement ce problème : l’appareil appelé Ice Defense mis sur le marché en 2018 par l’entreprise Cold Nation Outdoors. Ce petit gadget maintient l’orifice complètement ouvert sous toutes les conditions météorologiques en pompant l’eau non gelée quelques centimètres sous la surface pour la rediriger en surface, ce qui crée une circulation continuelle et du même coup empêche l’eau de geler.
Il y a deux modèles. Le premier modèle est l’Ice Defense Classic Series qui se dépose directement au bord du trou, tandis que le second, l’Ice Defense Pro Series, est conçu pour être fixé à un sondeur de type flasher ou une caméra sous-marine. Ces appareils doivent être alimentés avec une batterie 12 volts. Ils sont maintenant disponibles dans quelques boutiques spécialisées de pêche au Québec.
Des outils d’extraction
Bien souvent il arrive que les hameçons soient difficiles à extraire de la gueule d’un poisson, alors il est important de prévoir les outils conçus pour ces opérations minutieuses. Parmi la panoplie d’outils de ce type sur le marché, la pince hémostatique est vraisemblablement la plus utilisée à la pêche blanche. Ce modèle est conçu pour extraire un hameçon de façon chirurgicale avec beaucoup de soin et il est généralement utilisé pour les petites espèces comme les perchaudes, les mariganes, les crapets mais également les dorés et les truites.
Il existe aussi beaucoup de modèles de pinces de différentes tailles conçues pour la pêche. Contrairement aux précédentes, les pinces de pêche standard peuvent servir à différentes fonctions comme redresser un hameçon, écraser un plomb pincé et bien d’autres tâches. Si vous capturez un brochet ou un maskinongé, un bâillon pourrait être nécessaire pour maintenir la bouche ouverte pendant l’extraction d’un leurre. Toujours concernant ces deux espèces, je vous recommande d’utiliser un dégorgeoir pour retirer un leurre. Cet outil, disponible en diverses tailles, est idéal pour effectuer le boulot.
Une petite pelle
L’ajout d’une petite pelle dans le traîneau pourrait être très utile. Surtout si vous érigez un abri de pêche. Cet outil vous permet de dégager la neige à l’endroit où vous voulez dresser votre abri, et par la suite recouvrir de neige le contour de celui-ci afin d’empêcher les courants d’air d’y pénétrer. De surcroît, la pelle peut servir également dans diverses situations, comme débarrasser la neige autour des trous ou bien dégager un VTT ou une motoneige coincée dans la neige. Ce petit ajout dans votre traîneau ou votre coffre pourrait s’avérer très pratique. Je vous suggère une pelle rétractable en aluminium pour sa solidité et sa légèreté. Quelques modèles conçus pour la pêche sur glace sont disponibles sur le marché.
L’aide d’une caméra sous-marine
Avec le couvert de glace, il est bien entendu impossible de voir dans l’eau. Pour contrer ce problème, la caméra sous-marine est une excellente option pour ne pas pêcher à l’aveuglette afin de confirmer les moindres petits détails auxquels certains pêcheurs accordent beaucoup d’importance. Ainsi, cet appareil devient un dispositif intéressant pour chercher et confirmer ce que l’on recherche sous nos pieds. Par exemple, la présence d’herbes aquatiques ou la bordure de celles-ci, la nature du substrat, les amas de roches, la position des appâts dans la colonne d’eau, et bien sûr la présence de poissons. Un tel appareil n’est certainement pas une nécessité pour obtenir du succès à la pêche, mais peut aider grandement à découvrir chaque petit détail important pour obtenir les résultats escomptés.
Conclusion
Prévoir un plan B est simple et peut vous éviter de nombreux tracas. Au fil du temps, j’ai appris à bien préparer mes équipements et à tout prévoir dans les moindres détails afin d’éviter les principaux soucis qui pourraient survenir lors d’une journée de pêche sur glace. De la sorte, pour chaque sortie effectuée durant la saison, prévoyez un plan B, car prévenir c’est éviter le pire…