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Article sur la pêche

PÊCHE AU JIG: Le retour du poil et de la plume

PÊCHE AU JIG: Le retour du poil et de la plume



Les pêcheurs sont chanceux! Ils n’ont qu’à visiter le marchand d’articles de pêche le plus près de chez eux pour retrouver sur les étalages un éventail de leurres en plastique souple si vaste qu’il peut combler tous les besoins. On peut trouver des imitations de petits poissons, de vers, d’écrevisses, de sangsues, de lézards et d’autres encore. Certains amateurs se plaignent même qu’il y en a trop et qu’ils ne savent plus quoi choisir. Oui, les leurres en plastique souple sont omniprésents dans le monde de la pêche. On ne peut nier que, depuis quelques années, ce type de garniture occupe une place d’honneur dans le coffre des pêcheurs.

Mais il y a certains irréductibles qui continuent d’utiliser avec succès des jigs garnis de poils ou de plumes. Ces leurres faits de matériaux naturels peuvent sembler désuets et passés de mode aux yeux de plusieurs, mais ils conservent une efficacité surprenante et, dans certaines conditions particulières, n’ont pas leur pareil. Un examen plus objectif des avantages des jigs de poils et de plumes peut permettre au pêcheur moderne de les utiliser à bon escient pour améliorer son succès à la pêche.


Les bons côtés

Les pêcheurs qui utilisent encore des jigs de poils et de plumes sont considérés comme de la vieille école, et j’en suis. Il faut dire que de nombreux amateurs connaissent ces leurres et en possèdent probablement, mais qu’ils les gardent rangés dans le fond de leur coffre. Pourtant, dans la plupart des situations de pêche, les matériaux naturels sont d’une grande efficacité, et les pêcheurs à la mouche en savent quelque chose. Dans certaines circonstances, ils deviennent même incontournables.



Une première situation de ce genre réside dans la pêche en eau froide. En effet, des années d’utilisation m’ont permis de constater qu’il y a un avantage à utiliser des jigs garnis de poils ou de plumes lorsque la température de l’eau est inférieure à 10 °C. Et plus la température s’approche de 0 °C, plus cet avantage s’avère de taille! Le poil et la plume excellent aussi lorsque l’eau de la rivière ou du lac que vous fréquentez est très claire, ou que ces plans d’eau subissent une pression de pêche supérieure à la moyenne.

Dans de pareilles situations, les jigs de poils et de plumes ont un mouvement subtil et minimaliste qui représente souvent la clé du succès. Contrairement à certains leurres plus modernes qui ont un mouvement de forte amplitude et qui lancent de fortes vibrations, l’impact sur les poissons des leurres faits de matériaux naturels est plus neutre. Lorsque l’eau est froide, les proies comme les écrevisses, les menés, les sangsues et les larves d’insectes bougent lentement et sans mouvements exagérés. C’est ce que les jigs en poils et en plumes imitent.

Lorsque les achigans ou les dorés se nourrissent de petites créatures noires ou brunes qui circulent lentement près du fond, un jig en poils de chevreuil ou en marabout de couleur similaire est difficile à battre. Règle générale, le pêcheur tente d’imiter les proies présentes. Pour les jigs en poils et en plumes, cinq couleurs sont très populaires. Comme nous l’avons dit, les leurres noirs ou bruns imitent bien les larves d’insectes, certaines espèces d’écrevisses et les sangsues. Les leurres blancs représentent différentes espèces de menés évoluant loin des berges. Le mélange de chartreuse et de rouge excelle là où les perchaudes et les crapets sont présents en grand nombre. Finalement, le gris convient pour imiter les menés qui circulent plus près des berges. On peut multiplier les coloris pour qu’ils conviennent à des situations particulières, mais la pêche à l’aide de jigs en poils et en plumes est censée être simple et les cinq couleurs de base mentionnées sont efficaces.


La tradition avec un PLUS
Les jigs en poils et en plumes plus traditionnels dont le poids oscille entre 1/4 et 3/8 oz n’ont pas perdu de leur attrait. Ils peuvent être récupérés par bonds ou traînés sur le fond pour faire réagir des poissons de toutes les espèces. Il s’agit alors de choisir un leurre suffisamment lourd pour qu’il évolue près du substrat et qu’il entre en contact occasionnellement avec ce dernier. Cela signifie un leurre plus pesant lorsqu’il y a du vent et/ou du courant, et un leurre plus léger lorsque tout est calme.
Cependant, il existe une toute nouvelle génération de ces leurres, plus légers et plus profilés, qui permet une approche renouvelée combinant l’ancien et le nouveau. On parle ici de jigs dont le poids oscille entre 1/32 et 1/8 oz. Évidemment, des leurres aussi légers, garnis de matériaux naturels qui ont tendance à flotter, ne calent pas rapidement et n’évoluent pas nécessairement près du fond. C’est ce qui fait leur attrait!

L’élément principal de cette nouvelle famille d’appâts artificiels est une tête de dandinette légère (1/16 ou 1/8 oz) ronde, allongée ou en forme de champignon, munie d’un hameçon avec une hampe assez longue. Cette tête est garnie de longues fibres de plumes de marabout ou de poils de chevreuils (ou de poils d’ours si vous en trouvez). Certains de ces leurres sont disponibles dans le commerce, comme les jigs en marabout Northland et les produits Spro. Toutefois, beaucoup de ceux qui les utilisent confectionnent eux-mêmes leurs jigs ou demandent à un ami qui monte des mouches de le faire. 



Fabrication de jigs en poils et en plumes

Si vous ne trouvez pas dans le commerce des leurres qui conviennent, vous pouvez fabriquer vous-même vos jigs. Pour votre premier essai, choisissez des têtes légères de 1/8 oz. Après avoir placé l’hameçon dans l’étau, coupez une touffe de poils de 6 à 8 cm de longueur, placez-la sur le collet de la tête et ligaturez-la à l’aide de fil assez robuste. Trois ou quatre touffes devraient suffire pour former le corps de votre jig, en gardant en tête qu’il est préférable d’avoir un leurre pas trop touffu; vous pouvez aussi ajouter quelques brins de Flashabou pour un peu d’éclat. Terminez le leurre en effectuant trois ou quatre nœuds solides, puis ajoutez une goutte de vernis pour fixer le tout en place.
Disponibles dans les boutiques d’artisanat, des produits qui imitent le poil, comme les fibres d’acrylique, peuvent aussi être utilisés pour garnir une tête de dandinette et confectionner un leurre qui imite bien un petit poisson. En effet, ces fibres qui n’absorbent pas l’eau donnent au leurre une flottabilité qui lui permet d’évoluer de façon très naturelle. En plus, elles sont disponibles dans une très grande variété de coloris, ce qui facilite la confection de leurres aux teintes imitant exactement la robe des proies. Ces matériaux peuvent aussi être colorés facilement à l’aide d’un marqueur indélébile. Cela permet à un pêcheur de transformer un leurre anonyme blanc en une imitation d’éperlan, simplement en colorant en chartreuse les poils blancs du dessus. 

Nouvelle génération, nouvelle présentation
Choisir un jig de 1/16 oz garni de poils ou de plumes, c’est préférer une approche en finesse plutôt qu’une technique conventionnelle. Et comme toutes les autres approches, celle-ci a des avantages et des inconvénients. À moins d’être assez patient pour laisser le leurre caler pendant un long moment, la zone d’efficacité d’un leurre si léger se limite à une profondeur se situant entre 3 et 10 pieds. 

Toutefois, il y a de nombreuses espèces qui fréquentent de telles profondeurs, soit tôt le printemps, soit à l’automne. C’est le cas des salmonidés, comme la ouananiche et la truite arc-en-ciel, qui réagissent bien à un jig qui nage entre deux eaux comme une mouche tandem. C’est aussi le cas de l’achigan à petite bouche qui fréquente ces zones de profondeurs intermédiaires lorsque les premières nuits froides de l’automne font chuter la température de l’eau. 

 

Un jig léger de poils ou de plumes fonctionne aussi très bien pour des poissons en suspension. Une telle situation se produit l’été lorsque le temps est très calme. Les achigans se mettent alors en mode croisière et parcourent leur territoire en circulant souvent dans cette zone entre un et trois mètres de profondeur. Ils ne sont pas vraiment intéressés par la nourriture, mais si un petit jig apparaît soudain sur leur trajectoire, c’est comme une menthe après le repas : ils ne peuvent résister! Comme le leurre n’est pas lourd, il doit donc être récupéré lentement et se déplacer plus à l’horizontale qu’à la verticale. Cette présentation est idéale lorsque l’eau est claire et que les cibles sont bien définies.

Dans une telle situation, on ne pêche pas sur le fond. Le leurre ne doit pas se retrouver trop près de la surface, mais vous ne voulez pas qu’il gratte le fond non plus. Le jig glisse entre deux eaux, à un ou deux mètres du fond, comme un mené qui occupe le même niveau que l’achigan. Vous pouvez faire de courtes pauses pour que l’offrande plonge légèrement et attire l’attention des poissons à proximité. 

Pour y parvenir, vous lancez le plus loin possible et vous laissez le leurre caler en pointant le scion vers celui-ci. Vous pouvez compter les secondes pour avoir une idée de la vitesse à laquelle cale le leurre. Ensuite, vous soulevez le scion pour faire avancer et remonter le jig, puis vous faites une pause pour qu’il cale de nouveau en glissant vers le fond. C’est ce lent mouvement de nage qui provoque les touches. La plus grande difficulté, c’est de ralentir la récupération et de ne pas trop donner de mouvement au leurre. À la dandinette, tous les pêcheurs veulent récupérer par secousses en touchant le fond. Avec un jig plus lourd, cela est efficace, mais pour un jig très léger ce type de récupération convient moins. 

Si vous désirez avoir un meilleur contrôle de la profondeur d’évolution de votre leurre, vous pouvez choisir des jigs garnis de matériaux particuliers. Une tête très légère garnie de fibres d’acrylique ne cale pratiquement pas, car ces fibres n’absorbent pas l’eau. Ce type de leurre est idéal pour des zones près de la surface. Pour les zones intermédiaires, les poils de chevreuil absorbent un peu plus d’eau et permettent au leurre de s’enfoncer plus rapidement, tandis que les plumes de marabout sont la garniture à utiliser pour une récupération près du fond, car elles s’imprègnent d’eau rapidement et offrent moins de résistance. 

Les bons endroits
Pour tirer le maximum de vos jigs légers garnis de poils et de plumes, il faut non seulement les utiliser au bon moment, mais aussi au bon endroit. Le site parfait pour ce type de leurre est un vaste haut-fond qui culmine entre 3 et 6 pi de la surface. Si le substrat de ce haut-fond est composé d’un mélange d’ingrédients comme du sable, du gravier, quelques roches de plus gros format et des touffes d’herbes, vous venez de découvrir un site qui a beaucoup de potentiel. Le seul problème alors, c’est d’explorer ce site de grande envergure à l’aide d’une technique qui nécessite une récupération lente. Pour y parvenir, vous pouvez utiliser une approche qui combine la pêche au lancer et la pêche à la traîne. 

Pour réussir cette combinaison, vous placez la pointe de l’embarcation vers la zone à explorer. Ensuite, vous effectuez un lancer, le plus long possible, dans un angle de 90o par rapport au bateau. Puis, à l’aide du moteur électrique (ou à essence), vous avancez très lentement pour que le leurre décrive un arc de cercle et se retrouve à l’arrière de l’embarcation. Cette manœuvre est encore plus facile si vous utilisez un moteur électrique muni d’une télécommande. Vous pouvez alors manipuler le jig à partir de l’arrière de l’embarcation. 

Lorsque l’eau est très claire, il est souvent préférable d’augmenter la distance entre le leurre et le bateau en donnant du fil immédiatement après avoir lancé. Une vitesse entre 1 et 2 km/h est idéale, car elle permet au jig d’évoluer au milieu de la colonne d’eau et de ne pas toucher le fond. Les pêcheurs à la mouche, qui utilisent leur équipement pour faire de la pêche à la traîne, connaissent l’efficacité d’une telle méthode. 

Éventuellement, le jig se retrouvera directement à l’arrière de l’embarcation et il faudra recommencer le stratagème. Et si vous ne pouvez pas supporter de ne rien faire avec votre canne, vous pouvez relever le scion doucement, ce qui permet au leurre de remonter vers la surface et, quelquefois, d’inciter une belle ouananiche ou un gros achigan à saisir votre offrande.

Il ne faut pourtant pas se limiter à ce seul type d’environnement, car les jigs de poils et de plumes peuvent servir sur les battures, autour des pointes et le long des talus.
Alors, c’est peut-être le temps de vous renouveler et de mélanger l’ancien et le nouveau. Les jigs de poils et de plumes ne doivent pas demeurer des leurres que vous ne sortez de votre coffre que tous les cinq ans… Quand vous faites le ménage! Un éventail de jigs de poils et de plumes de poids conventionnels et quelques modèles très légers, que vous gardez bien en vue, peut vous permettre de vous tirer d’affaire lorsque les conditions sont difficiles. Oui, c’est lorsque la pêche est ardue que la touche est la plus appréciée. Après avoir capturé un ou deux gros poissons, vous deviendrez certainement un des adeptes du retour au poil et à la plume.

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