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Article sur la pêche

DORÉ TECHNIQUE-LOCALISATION ET APPROCHE POST-FRAIE

DORÉ TECHNIQUE-LOCALISATION ET APPROCHE POST-FRAIE
DORÉ TECHNIQUE

LOCALISATION ET APPROCHE POST-FRAIE




L’ouverture de la pêche au doré concorde souvent avec la fin de la période de fraie de cette espèce. Selon la date d’ouverture d’une année à l’autre, ainsi que du niveau et de la température de l’eau, il est assez fréquent de voir les percidés quitter leurs sites de fraie lors de nos premières sorties printanières. Les dorés sont alors en mouvement vers leurs sites de gavage printanier.

Pour les pêcheurs qui n’ont pas pris en compte cet aspect du comportement de nos percidés, il devient alors très difficile de localiser les dorés et la pêche est souvent exécrable. C’est normal, puisque les dorés ne se sont pas encore éparpillés sur toute la superficie du plan d’eau et que les endroits où les trouver sont plus que limités.

En tant que guide de pêche, j’ai connu de telles conditions à de multiples reprises ces dernières années, et avec le temps j’ai pu m’adapter à cette situation et la tourner à mon avantage. Mais croyez-moi, si vous arrivez à trouver les poissons, vous pourriez connaître l’une de vos meilleures sorties de pêche, car ils sont naturellement affamés et ils empruntent un couloir de déplacement bien précis, ce qui est de nature à simplifier la pêche, en autant bien sûr que vous sachiez comment en tirer parti.



Localisation
Comme la majorité des espèces, les percidés ont des préférences en ce qui a trait à leurs sites de fraie. Les endroits propices à la reproduction sont rarement nombreux dans un plan d’eau, ce qui peut nous rendre la vie pénible quand vient le temps de prospecter un plan d’eau en situation post fraie. Heureusement pour nous, les dorés sont des poissons routiniers et prévisibles. De par leurs habitudes de fraie, il est généralement plutôt aisé de trouver leurs sites d’accouplement si on sait quoi rechercher.

Les critères de sélection d’un endroit pour frayer représentent notre plus grand atout. Les percidés chercheront généralement de l’eau agitée, que ce soit par un courant dans une rivière ou encore dans un endroit frappé par les vents dominants sur un lac. L’agitation de l’eau a pour effet de déblayer le fond de ses sédiments et de procurer un substrat sur lequel les œufs ne seront pas ensevelis Cette agitation procure aussi une grande quantité d’oxygène dissous dans l’eau, un facteur recherché par les percidés.


Le deuxième point important à rechercher est le type de fond, car idéalement ces poissons vont préconiser un fond rocailleux avec des cailloux d’un diamètre de 2 à 8 po (5 à 20 cm). Le troisième indice dont il est important de tenir compte est la profondeur, car les dorés ont l’habitude de frayer en faibles profondeurs variant de 1 à 6 pi (0,3 à 1,8 m). Donc, pour résumer : eaux agitées, roches de diamètre modeste et faible profondeur; en sachant ceci, on vient de diminuer grandement nos zones de prospection!

À cette période post-fraye, bien que le doré soit concentré sur une faible surface comparativement à la superficie totale du plan d’eau, il est tout de même en mouvement et non statique sur une structure particulière, ce qui assure des avantages ainsi que des inconvénients aux pêcheurs. Le premier avantage est que lorsque l’on a trouvé le site de fraie, nous savons que les dorés ne seront pas très loin. Le second c’est qu’ils sont un peu partout dans cette zone et non sur un X en particulier, ce qui rend la capture de quelques spécimens plus aisée.


Mais il y a aussi des désavantages à cette situation, car comme les dorés sont en mouvement nous nous devons de l’être aussi, et la pêche à la dandinette n’est donc pas à conseiller. Si la fraie a été tardive, les dorés se trouveront vraiment près de la sortie des zones de frayères et donc la concentration y sera plus élevé; par contre, si quelques jours se sont déjà écoulés après la fin de la période de fraie, ils auront bien souvent franchi une certaine distance par rapport au site de reproduction.


La deuxième situation est généralement plus fréquente et peut nous rendre la tâche plus ardue. Il faut deviner la direction que les percidés ont pu emprunter. Si vous êtes un habitué du plan d’eau, fiez-vous à votre connaissance des sites de pêche printaniers et fouillez les zones comprises entre ceux-ci et la zone de fraie. Dès la sortie de la frayère, les poissons longeront habituellement le rivage en direction de leurs sites nourriciers printaniers.


Si vous n’êtes malheureusement pas familier avec le plan d’eau, il vous faudra peut-être d’avantage d’exploration pour dénicher le corridor que les poissons empruntent lorsqu’ils quittent les sites de fraie. Il est bien important de vérifier les règlements en vigueur pour vous assurer que vous ne pêchiez pas à l’intérieur d’une zone dite sanctuaire, car certaines frayères à doré font partie de ces zones où la pêche est interdite, et bien souvent, un certain périmètre entourant la zone de fraie en fait aussi partie.

Techniques

Maintenant que nous savons un peu mieux où chercher les concentrations de percidés post-fraie, il nous reste encore à savoir ce qui les fera réagir, et par le fait même attaquer notre leurre. Si vous lisez mes articles depuis quelques années déjà, vous savez que dans 90 % des situations je préfère pêcher mes dorés à la dandinette verticale, cette technique étant à mon avis la plus productive pour maximiser le nombre de nos prises. 

Par contre, pour ce qui est de la période post-fraie, j’ai découvert grâce à un de mes bons amis et partenaire de pêche que le poisson nageur devient définitivement l’arme la plus redoutable dans une telle situation. Les poissons qui sortent de la période de fraie sont affamés et n’hésiteront pas à se lancer dans une folle poursuite pour saisir un repas de bonne taille.



Comme les poissons qui fraient ont généralement atteint une certaine maturité et sont d’un poids plus imposant, il ne faut pas hésiter à leur présenter des leurres plus volumineux. Les poissons nageurs ayant une longueur de 2 3/4 à 4 1/4 po (7 à 11 cm) représentent des cibles de choix pour la majorité des dorés. Pour ce qui est de la profondeur de nage, il faut bien sûr y aller selon la profondeur visée, mais je recommande toujours d’utiliser des modèles ayant une profondeur de nage un peu supérieure à la profondeur ciblée. Par exemple, si je pêche dans 10 pi (3 m) d’eau, je vais préconiser un leurre pouvant dépasser cette profondeur et capable d’atteindre de 12 à 15 pi (3,5 à 4,5 m).


Si je priorise l’utilisation d’un leurre pouvant évoluer à une profondeur quelque peu supérieure à celle du fond, c’est pour la simple et bonne raison que je considère important que l’offrande heurte le substrat de temps à autre. Il est beaucoup plus facile d’y parvenir en utilisant un leurre possédant une plus grande profondeur de nage que l’inverse. Si le leurre gratte trop le fond ou qu’il reste accroché trop souvent, il suffit simplement de réduire la distance de ce dernier derrière l’embarcation. Au contraire, avec un leurre conçu pour évoluer à une profondeur de 8 pi (2,5 m) que l’on voudrait faire descendre à 10 pi (3 m), il faudrait allonger une trop grande longueur de fil derrière l’embarcation, ce qui causerait d’autres problèmes, comme l’emmêlement des leurres avec deux des partenaires de pêche et une perte de sensation au niveau des touches.

Le printemps dernier, mon partenaire et moi avons effectué un certain nombre de tests et nous avons été fort surpris de découvrir que nous obtenions plus de succès en utilisant des vitesses de traîne assez élevées. Lorsque je pêche à la traîne au poisson nageur, je préconise habituellement une vitesse de 2,4 à 4,0 km/h (1,5 à 2,5 mi/h), mais en situation post-fraie nous avons remarqué qu’une vitesse de 4,0 à 4,8 km/h (2,5 à 3 mi/h) nous apportait autant de succès et nous permettait de couvrir plus de territoire et donc d’augmenter le nombre potentiel d’attaques sur les leurres.


Donc, en résumé, il s’agit de toujours préconiser l’utilisation des poissons nageurs plutôt volumineux et possédant une profondeur de nage quelque peu supérieure à la profondeur ciblée. Les choix de couleurs peuvent varier énormément d’un plan d’eau à l’autre, en fonction de la teinte de l’eau et des types de proies présentes, et je dois donc vous laisser faire vos propres tests à ce chapitre. Mais n’hésitez pas à essayer des vitesses de traîne plus rapides qu’à l’habitude.


Équipement

Bien que la plupart des pêcheurs, professionnels ou non, s’entendent pour dire qu’une canne courte et rigide représente le meilleur outil pour la pêche du doré à la dandinette, il en va autrement lorsque l’on parle d’équipement de pêche à la traîne. Certains semblent préférer des longues cannes avec des actions plus souples, tandis que d’autres vont préférer des canne de longueur moyenne avec une action plus rigide; chacun semble avoir ses préférences.


Le printemps dernier avec mes clients, j’ai mis à l’essai trois modèles différents et je leur ai demandé lequel ils avaient préféré. Le résultat a été sensiblement identique à mes propres observations, certains pêcheurs ayant préféré un modèle en particulier, tandis que d’autres ont d’avantage aimé un modèle différent. Si je devrais faire une moyenne, je vous dirais que les gens préfèrent des modèles allant de 6 1/2 à 7 1/2 pi en longueur avec une action moyenne à rapide. Lorsque plus de trois pêcheurs prennent place dans mon bateau, je penche habituellement pour le côté pratique et j’opte pour des cannes de 6 1/2 pi pour ceux se trouvant à l’arrière de l’embarcation et des cannes plus longues pour ceux se tenant à l’avant, cette pratique servant surtout à éviter le croisement des fils qui risque de provoquer des emmêlements.


En ce qui concerne le moulinet, encore là les avis sont partagés, certains préférant un lancer léger tandis que d’autres privilégient un moulinet de type lancer lourd. Personnellement, j’utilise d’avantage les modèles de lancer lourd, car je trouve qu’ils sont plus simples d’utilisation lorsque je conduis l’embarcation, surtout lorsqu’on peut mettre la main sur un modèle possédant la fameuse option appelée Flipping Switch qui permet de laisser aller du fil librement et de réengager ensuite la bobine du moulinet d’un seul doigt.

Un autre avantage du lancer lourd est qu’il est possible de choisir un modèle avec compteur de ligne permettant de savoir à quelle distance se situe le leurre derrière le bateau et de replacer notre leurre exactement à la bonne distance et à la même profondeur après la capture d’un poisson. Pour toutes ces raisons, je préfère le lancer lourd, mais si vous n’êtes pas à l’aise avec ce type de moulinet, un lancer léger fera très bien le travail.


Au niveau de l’équipement, le dernier point à considérer est le choix du fil. Encore là, si tout le monde s’entend que le fil tressé est un incontournable pour la pêche à la dandinette, les avis diffèrent beaucoup d’un pêcheur à l’autre lorsqu’il s’agit de pêche à la traîne avec un poisson nageur. Le point le plus important et sur lequel tout le monde s’entend est qu’il est préférable, voire nécessaire, que les quelque trois derniers pieds (1 m) de fil précédant le leurre soient en fluorocarbone, à la fois pour l’aspect invisibilité et pour mieux résister à l’abrasion provoqué par le frottement du fil sur les roches.

Lorsque l’eau est très claire, j’opte même pour un fil en fluorocarbone d’un bout à l’autre, tandis qu’en eau teintée je vais utiliser un fil tressé complété par une longueur de 3 pi de fil de fluorocarbone. Le fil tressé est certes plus visible, mais il procure une bien meilleure sensibilité pour détecter les touches et les distinguer parmi des frottements du leurre sur le fond.


Conclusion
La pêche en situation post-fraie me rapporte chaque année la majorité de mes plus belles prises de la saison. La quantité y est souvent moindre, mais la qualité compense grandement cette légère baisse de quantité. J’entends souvent dire que la semaine d’ouverture de la pêche au doré s’avère l’une des plus difficiles de la saison, mais j’espère sincèrement qu’après avoir lu ces quelques trucs et suite à une bonne prospection, vous arriverez à tirer votre épingle du jeu et que, comme pour moi, ce temps de l’année en arrive à figurer au sommet de votre palmarès de souvenirs mémorables.

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