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Article sur la pêche

Près de 30 000 saumons quinnats disparaissent des sonars

Erreur de mesure ou braconnage?

Près de 30 000 saumons quinnats disparaissent des sonars

Des scientifiques canadiens et américains tentent de comprendre un écart de près de 30 000 saumons quinnats entre l’évaluation de la population à l’embouchure du fleuve Yukon, en Alaska, et à la frontière du Yukon en 2020.

Les chiffres présentés lors de la rencontre du Comité du fleuve Yukon font état d’environ 77 000 saumons détectés au sonar de Pilot Station, à environ 195 km en amont de l’embouchure du fleuve.

Près de 1750 kilomètres plus loin, près du village d’Eagle, à quelques kilomètres de la frontière séparant l’Alaska du Yukon, ils n’étaient plus qu’environ 49 500.

Les causes potentielles de cet écart sont nombreuses. Les poissons auraient notamment pu être mal comptés ou victimes de braconnage.

L’absence d’indices incite les autorités à ouvrir une enquête et pousse les scientifiques à demander l’établissement d’un système de dénombrement plus efficace.


Le saumon entame sa longue montaison dans le fleuve Yukon à partir de la mer de Béring en Alaska jusque dans le sud du Yukon et le nord de la Colombie-Britannique.

PHOTO : YUKON SALMON SUB-COMMITTEE


Le président du sous-comité sur le saumon du Yukon, Al Von Finster, souligne qu’il y a toujours une différence entre les résultats donnés par les deux sonars.

Malgré tout, les 30 000 poissons manquants en 2020 dépassent de loin la marge habituelle.

"On s’entend que c’est un très grand nombre et ça nous force à suspendre nos prédictions pour l’an prochain."

Les Teslin Tlingit veulent un examen de la question

Pour la directrice des terres et ressources du conseil de la Première Nation Teslin Tlingit, Emmie Fairclough, l’état et, surtout, la disparition des saumons du fleuve Yukon exigent une vérification judiciaire.

"S’il manquait 30 000 $ dans le fonds de restauration du Comité du fleuve Yukon, qu’est-ce qui se passerait?", a-t-elle demandé lors de la réunion du comité du 26 janvier.

On ferait une vérification juricomptable pour trouver l’argent manquant.

Elle propose donc de mener une telle vérification. Il est temps qu’on ait une discussion honnête à propos de ce qui nous manque et de nos erreurs.

Une faible population

Le Canada et les États-Unis ont suspendu les permis de pêche commerciale et sportive du saumon quinnat depuis quelques années.

Les Premières Nations qui habitent aux abords du fleuve ont également demandé à leurs membres d’éviter la pêche de subsistance.

La disparition d’autant de saumons ne présage rien de bon pour les Premières Nations qui vivent de ce poisson.

Le conseil des Teslin Tlingit est très inquiet de la disparition de poissons entre les sonars de Pilot Station et d’Eagle, dit Emmie Fairclough.

"Trente mille poissons, c’est 30 fois ce dont ma communauté a besoin."

L’année 2020 a vu 12 171 saumons quinnats pêchés aux États-Unis, alors que 2363 ont été ramassés au Canada.


La disparité entre les relevés de saumons kétas et l'évaluation de la population de saumons quinnats aux deux bouts du fleuve en Alaska incite les scientifiques à exclure un problème de sonar comme explication de la disparition de 30 000 saumons quinnats.

PHOTO : YUKON RIVER PANEL

1re explication possible : une question de santé

Au comité technique conjoint du Comité du fleuve Yukon, Steve Smith affirme que les deux sonars semblent fonctionner correctement, ajoutant toutefois qu’une estimation n’est pas un dénombrement exact.

Il note en outre que la différence du nombre de saumons quinnats observés par les deux sonars se distingue de celle qui a été constatée chez le saumon kéta.

"Cette distinction laisse à penser que quelque chose affecte l’une des deux espèces lorsqu’elle remonte le fleuve", précise-t-il. 

L’une des théories proposées lors de la rencontre du comité est que les poissons pourraient être atteints d’ichthyophonose, une maladie causée par un parasite.

Une autre piste proposée par le membre du comité et aîné de la Première Nation Kluane Roger Alfred est d’étudier l’effet des feux de forêt sur les affluents du fleuve et les populations de poissons.

2e explication possible : le braconnage

Un autre facteur qui pourrait influencer le nombre de poissons comptés d’un point à l’autre du fleuve est le braconnage ou la pêche non déclarée.

Steve Smith doute cependant de la plausibilité de cette explication. Selon lui, il n’y a aucune preuve et la disparité est trop prononcée.

"On parle d’une différence de 30 000 saumons, alors que les rapports font état d’environ 12 000 poissons pêchés aux États-Unis. Si c’était la source de l’erreur, je doute qu’elle serait passé inaperçue."

Les autorités américaines abondent dans le même sens. Au Département de la chasse et de la pêche de l’Alaska, la biologiste Deena Jallen soutient que rien n’indique que le braconnage puisse faire disparaître autant de poissons.

"En 2020, les forces de l’ordre étaient plutôt actives sur le fleuve et quelques constats d’infraction ont été distribués", précise-t-elle.

Améliorer la détection

Parallèlement à la recherche de causes, le comité se penche sur l’amélioration de son système de détection.

Parmi les projets à l’étude, il y a l’ajout d’un sonar en amont de l’embouchure de la rivière Tanana, à peu près à mi-chemin entre Pilot Station et Eagle.

Ce n’est pas encore certain, mais les discussions vont bon train, dit Steve Smith. Si le financement est accordé, un projet pilote pourrait être lancé d’ici 2023.


Selon les données officielles, 2363 saumons quinnat ont été pêchés dans la portion canadienne du fleuve Yukon en 2020.

PHOTO : ÉNERGIE YUKON


S’allier aux Premières Nations

M. Smith souhaite aussi renforcer les partenariats avec les Premières Nations qui vivent le long du fleuve Yukon afin d’élucider le mystère.

Des projets existent déjà, dont celui d’observation des lieux de fraie de la Première Nation Kwanlin Dün.

Le conseil de la Première Nation Ta’an Kwäch’än a, de son côté, développé une expertise en installant un système de surveillance vidéo à Fox Creek, près du lac Fox, en Alaska.

"Il y a d’autres méthodes [que les sonars] pour évaluer le nombre de saumons", conclut Steve Smith.

Avec les informations de Philippe Morin

Source: Radio-Canada

Crédit photo couverture: RADIO-CANADA / CLAUDIANE SAMSON

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