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Article sur la pêche

La ouananiche au rendez-vous, comme à la belle époque

La ouananiche au rendez-vous, comme à la belle époque

Les amateurs de pêche à la ouananiche vont se rappeler longtemps de l’ouverture de la saison 2020, alors que le saumon d’eau douce est au rendez-vous comme à la belle époque pendant que les balances des pêcheurs confirment quotidiennement des spécimens de 5, 6 et 7 livres.

Autre particularité, la ouananiche mord dans toutes les zones de pêche du pourtour du lac Saint-Jean. Elle est même rendue dans la zone de Saint-Henri-de-Taillon où elle arrive habituellement vers la Saint-Jean-Baptiste. En tant que scientifique, Pascal Sirois, directeur de la Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées de l’UQAC, reste prudent, mais finit par admettre qu’il est difficile de faire fi de ce qui se passe en ce moment.

«Il arrive en biologie qu’il se produise des phénomènes particuliers. Mais nous avons aussi un ensemble de facteurs qui peuvent expliquer des choses. Ça serait prétentieux de penser que c’est uniquement le fait des frayères à éperlans. C’est aussi le résultat de la mise en place de la Corporation Lactivité pêche (CLAP), la science, l’ouverture de la pêche en rivière et aussi un modèle de gestion souple adapté au milieu qui permet d’ajuster la réglementation quand c’est nécessaire», affirme le professeur.

Pascal Sirois considère que tout ce travail a été possible parce que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a recueilli au fil des ans des données d’une valeur inestimable sur la dynamique biologique du lac Saint-Jean avec le chalutage de l’éperlan et l’opération de la passe migratoire de la rivière Mistassini. Il assure que le recours à la science et à la collecte de données sur une base permanente vont permettre de soutenir une gestion efficace de la pêche en évitant les bas de cycle comme c’était le cas par le passé.

La biologiste Sonya Lévesque, qui assure le suivi des frayères d’éperlans depuis leur construction pour le compte de la CLAP et de la Chaire, présentera un rapport dans lequel elle écrit que la situation est positive. L’aménagement de ces 25 monticules de pierres dans le nord du lac Saint-Jean avait pour objectif d’assurer un meilleur taux de survie des oeufs d’éperlans. Ce petit poisson est la nourriture de base de la ouananiche et son abondance a une influence déterminante sur le comportement des stocks de saumons.

«Il y a des oeufs sur les capteurs que nous avons installés sur les structures. On a constaté la présence de larves dans les zones des frayères. Ce sont des éléments qui indiquent que ça fonctionne et on a des ouananiches avec de très gros corps, comme des ballons de football, avec des éperlans juvéniles dans l’estomac», explique la scientifique.

Les conditions hydrologiques des crues printanières de 2017 et 2019, avec de très forts débits, auraient normalement eu un impact négatif sur la survie des oeufs d’éperlans qui se faisaient balayer par le courant faute d’un substrat stable (les oeufs s’accrochaient à des grains de sable). L’influence des grandes rivières était déterminante pour la survie des oeufs et l’aménagement des structures de pierre offre aux éperlans des structures solides qui permettent aux oeufs de s’accrocher jusqu’à leur éclosion.

Depuis le début de la pêche, les estomacs des ouananiches sont remplis d’éperlans juvéniles provenant de la fraie de l’an dernier. Ce qui démontre que malgré des conditions défavorables avec une crue très forte, la production d’éperlan a été substantielle.
«En science, il faut de grandes séquences de données pour permettre de tirer des conclusions et c’est ce que nous devrons attendre. Mais on peut avancer que c’est positif, ce qui se passe en ce moment. Il y a du poisson et ça prend aussi des pêcheurs pour en prélever», insiste la biologiste, puisque le modèle de gestion prévoit un prélèvement afin de maintenir l’équilibre proie-prédateur entre le saumon et l’éperlan.

La biologiste a surtout hâte de suivre le comportement du lac dans les prochaines semaines, alors que des vagues de saumoneaux vont dévaler les rivières. Il s’agit de saumoneaux provenant de la montaison 2017 qui avait été très importante en termes de nombre de reproducteurs. Les saumoneaux se comportent dans l’éperlan comme des adolescents dans un réfrigérateur. Ils seront donc des milliers à s’attaquer dans les prochaines semaines au stock d’éperlan du lac Saint-Jean.


Les pêcheurs étaient nombreux dans le secteur de Saint-Henri-de-Taillon. Ils arrivent habituellement à la Saint-Jean Baptiste dans cette zone de pêche.

Le directeur général de la CLAP, le biologiste Marc Archer, estime que cette dévalaison des saumoneaux permettra effectivement de vérifier la «robustesse» du système. Nonobstant la prudence imposée par toutes les contraintes de la démarche scientifique, Marc Archer ne cache pas être particulièrement content de la situation actuelle, même s’il faudra attendre le résultat des enquêtes pour connaître le succès de pêche.

«On ne travaille pas pour travailler. On ne fait pas des études pour faire des études. On fait tout ça pour avoir des résultats et nous avons des résultats. Il y a ce que nous constatons en ce moment pour la condition exceptionnelle des poissons (dimension). Mais quand on fait une analyse des données, on constate que nous sommes parvenus à maintenir un succès de pêche dans la moyenne, au cours des 10 dernières années. Il n’y a pas eu d’effondrement», plaide la biologiste.

Les résultats vont permettre à la CLAP et ses différents partenaires de passer à la phase 2 du projet de déploiement des frayères. L’organisme procédera à la construction, pendant l’hiver 2021, de 25 nouvelles pyramides à éperlans dans la zone propice de l’éperlan, dans le nord du lac Saint-Jean.

«La nourriture est assez abondante que des pêcheurs constatent que les géniteurs ont déjà entrepris la remontée des rivières. C’est ce qui se passe dans la rivière Mistassini. Des pêcheurs prennent de la ouananiche dans les rivières Ashuapmushuan et la Mistassini. Ce n’est pas habituel», précise le biologiste.

Les dirigeants de la CLAP s’attendaient à une année très difficile en raison de la pandémie. L’organisme, qui vend en ligne des autorisations de pêche depuis quelques années, a contre toute attente déjà vendu 80 % des droits de pêche saisonniers des 4500 qu’elle vend en situation normale. Le début exceptionnel de la saison de pêche à la ouananiche pourrait même permettre à la CLAP de faire le plein de pêcheurs, dont un grand nombre provenant de l’extérieur de la région.

Ce début de saison exceptionnel ne pouvait arriver à un meilleur moment. L’écosystème de la ouananiche au Lac-Saint-Jean a été reconnu l’an dernier par les plus grands scientifiques spécialisés dans l’étude de ce saumon d’eau douce comme étant un joyau mondial.


Source: Le Quotidien
Crédit Photo Louis Tremblay Le Quotidien

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