Anticosti sera préservé à 100%
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, propose à l’Assemblée nationale de créer un nouveau statut de protection des territoires altérés par l’activité humaine où la protection de la biodiversité et des activités économiques iraient de pair.
L’île d’Anticosti constituera la première « aire protégée d’utilisation durable » du territoire québécois, a-t-il promis, jeudi, tout en brandissant le projet de loi 46.
La candidature de l’île du golfe Saint-Laurent auprès du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO s’en trouvera renforcée, est persuadé le gouvernement caquiste. « L’ajout du statut d’aire protégée d’utilisation durable permettrait notamment de protéger l’intégralité de l’île d’Anticosti en complétant les autres statuts d’aire protégée qui protègent actuellement l’île à 22 %, et ainsi bonifier sa candidature au titre de site du patrimoine mondial de l’UNESCO », a déclaré M. Charrette après le dépôt de son projet de loi modifiant la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, en chambre, jeudi.
Cette protection pour l’ensemble de l’île va clore pour de bon le débat sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures cachés dans le sol d’Anticosti.
L’objectif de la pièce législative est de créer plus d’aires protégées, plus rapidement, selon une source consultée par notre Bureau parlementaire. Depuis 2010, Québec doit protéger 17 % de son territoire continental et 10 % de son milieu marin avant la fin de 2020.
Coupe forestière partiellement autorisée
Ce nouveau statut autorise certaines activités économiques – comme la coupe forestière – tout en protégeant la biodiversité. Sur le site du ministère de l’Environnement, on précise que «les deux tiers au moins de la superficie d’une aire protégée d’utilisation durable doivent se trouver dans des conditions naturelles et le rester», en se basant sur la définition de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
«Il ressort de cela que les espaces voués en bonne partie à une exploitation forestière commerciale ne constituent pas véritablement des aires protégées. Pour répondre aux critères, l’aire doit demeurer dans sa majeure partie (aux deux tiers) à son état naturel et ne doit pas comporter, notamment, de coupe ou de reboisement massif», indique-t-on.
Autorité de gestion
Autre particularité, une «autorité de gestion» doit être mise en place pour chacune de ces aires protégées pour superviser l’usage des ressources naturelles, comme la coupe d’arbres ou la chasse, et l’usage du territoire.
Il existe des exemples ailleurs au pays, comme le parc Algonquin en Ontario. Une source souligne en exemple les parcs de Black Creek Heritage Rangeland en Alberta, le Churn Creek Protected Area en Colombie-Britannique ou le Bladen Lakes State Forest aux États-Unis.
Source:
Le Devoir
Journal de Québec
https://www.journaldequebec.com/2019/11/14/anticosti-sera-preservee-a-100