VOCALISES DE DINDONS
Dans le numéro de mai du magazine Sentier CHASSE-PÊCHE, l’auteur livre des trucs pour contrer les tentatives de dindes jalouses de retenir près d’elles les dindons mâles intéressés par les appels lancés par le chasseur. Par ailleurs, ce même auteur présente aussi sur ce portail un document audiovisuel sur les types d’appels à utiliser dans différentes situations de chasse au dindon sauvage. Puisque les nomenclatures usuelles de ces appels sont toutes basées sur des appellations anglaises, l’auteur présente ici un petit lexique de référence expliquant les tonalités et les conditions propices à l’utilisation de chacun des appels.
Le vocabulaire des dindons sauvages peut se diviser en six catégories : les plaintes (clucks, purrs, et sifflements divers), les glapissements de contact (yelps), les cris d’alarme (putts), les caquetages (cackles), les sifflements de contact (assembly yelps, kee-kee), et enfin les appels de reproduction (glougloutements).
Glapissement de base (Plain Yelp)
C’est l’appel de base du vocabulaire de Meleagris gallapavo. La plupart des séquences produites par les dindes sauvages commencent habituellement par ce glapissement. C’est l’appel que tout chasseur de dindon qui se respecte doit maîtriser en premier. La dinde comme le dindon produisent cet appel. Celui du mâle (inutile en période de chasse) est cependant plus lent en cadence et aussi de tonalité plus basse que celui de la femelle. Les dindons le produisent pour appeler des congénères qui sont hors de vue. Il consiste en une série de trois à neuf notes sur le même tempo et le même volume.
Traduction phonétique : keouk, keouk, keouk, keouk!
Glapissement de rassemblement (Assembly Yelp)
Traduction phonétique : tchoup, tchoup, tchoup, tchoup, tchoup, tchoup!
Glapissement plaintif (Lost Yelp)
C’est une version douce, courte et étouffée du glapissement régulier produite par les dindes au réveil, alors qu’elles sont toujours au perchoir. C’est un appel efficace qu’on peut utiliser dès les premières lueurs du jour pour laisser savoir notre position à un dindon encore au dortoir. Habituellement en série de trois ou moins, chaque note se doit d’être courte (d’une durée d’environ 0,8 seconde chacune) et émise tout en douceur.
Traduction phonétique : tyoup, tyoup, tyoup!
Appel émis par une dinde réceptive, généralement une dominante matriarche qui laisse savoir ouvertement qu’elle est consentante à copuler. Cet appel d’accouplement est une série moyenne de glapissements à tonalité irritante et enrouée qui dénote l’état d’esprit évident d’une dinde.

GLOUSSEMENTS ET ROUCOULEMENTS
Gloussement de contentement (Cluck)
C’est la vocalise de confiance par excellence, la version «dindon» du gloussement produit par n’importe quel poulet de basse-cour qui picore paisiblement sans soucis. C’est un son produit par des oiseaux qui sont calmes et détendus occupés à leurs petites «tâches» habituelles. Le gloussement est un appel des plus efficaces, surtout si l’on a affaire à un dindon méfiant blasé des glapissements classiques. Combinés avec de courtes séries de glapissements sporadiques, quelques gloussements peuvent s’avérer des plus efficaces pour un gros mâle qui recherche un peu de compagnie féminine.
Traduction phonétique : plock, plock, plock!
Un autre son doux produit par un oiseau calme et satisfait. À l’instar du gloussement, le roucoulement est un son émis par des oiseaux en confiance qui vaquent à leurs occupations quotidiennes sans tracas aucun. Comme l’appel précédent il peut être combiné à d’autres. En conjonction avec quelques gloussements à bas volume, il peut s’avérer extrêmement efficace pour leurrer les vieux dindons qui se méfient des vocalises habituelles. La combinaison roucoulement-gloussement est des plus efficaces lorsque le dindon est tout près mais encore hors de vue et qu’il refuse d’avancer d’avantage. Traduction phonétique : purr, pppurrr, puuuurrrrr!
Roucoulement d’intimidation (Fighting Purr)
À l’opposé du précédent, voici une vocalise qui n’a rien d’amical. Un peu comme le ferait un chien qui grogne pour exprimer son mécontentement ou pour avertir d’une possible agression imminente, ce type de langage qu’on pourrait qualifier «d’ordurier» est émis par les dindons en signe d’avertissement. Cette vocalise est plus souvent produite par deux rivaux mâles adultes ou juvéniles qui s’apprêtent à s’affronter ou qui se querellent pour établir leur dominance et revendiquer le droit de s’accoupler, ou encore pour évincer les jakes qui s’approchent trop près de leurs bien-aimées. Les dindes adultes peuvent aussi produire ces séquences agressives alors qu’elles sont indisposées, pour affirmer leur rang social ou lorsqu’elles s’apprêtent à évincer une congénère.
Très facile à imiter pour celui qui maîtrise bien le diaphragme ou reproduit en canon à l’aide de deux boîtes à bouton-poussoir (push button yelper), ce son peut s’avérer très productif lorsque produit en présence de deux appelants de mâles en combinaison avec une imitation de dinde, afin de simuler deux antagonistes se faisant face dans le but d’obtenir les faveurs d’une femelle. Paradoxalement à leur comportement grégaire, les dindons sauvages sont des créatures qui semblent apprécier les querelles et qui sont toujours prêts à combattre. Compte tenu du fait qu’en saison printanière les altercations sont fréquentes chez ces oiseaux, il devient évident qu’imiter les sons de deux belligérants peut s’avérer étonnamment efficace pour attirer un beau mâle qui, jusque-là, faisait la sourde oreille aux appels de dinde conventionnels.
Traduction phonétique : similaire au roucoulement régulier, mais émis en canon (en double comme deux oiseaux différents), en deux tonalités et de manière belliqueuse.
Le diaphragment (à gauche) est un appeau très polyvalent pour celui qui réussit à le maîtriser. L’ardoise (à droite) est facile à utiliser et très efficace pour plusieurs appels.
LES CAQUETAGES
Craquettement (Cutt)
Traduction phonétique : cutt, cutt, cutt-CUTT, cutt-CUTT-cutt,cutt-cutt, CUTT!
Caquetage de vol (Flying Cackle)
Cet appel est produit par les dindes qui quittent ou qui arrivent au perchoir ou lorsqu’elles survolent un ravin, un plan d’eau ou une éclaircie. Souvent précédé de quelques craquettements et suivis de quelques gloussements une fois que l’oiseau est au sol ou perché. Les divers caquetages sont des appels qui demandent de l’intensité dans la manière de les reproduire et sont des séries de notes individuelles précises reproduites en crescendo. C’est probablement le type d’appel dont le tempo est le plus difficile à reproduire pour les débutants.
Traduction phonétique : cutt, cutt, cutt, cut, CUTT, CUTT, CUTT, CUTT, CUTT-CUTT-CUTT-CUTT-CUTT-CUTT!
C’est un caquetage principalement émis par les dindes en forêt pour attirer l’attention des dindons à distance, en notes séparées à haut ou bas volume.
AUTRES APPELS ET SONS
Peut s’avérer utile comme appel de choc pour localiser d’autres mâles, ou pour provoquer un dindon qui s’obstine à rester à couvert sans bouger. Les mâles glougloutent pour exprimer leur statut social, afin de laisser savoir aux autres mâles qu’ils sont prêts à défendre leur dominance et pour attirer les dindes. Les mâles dominants glougloutent plus que les subordonnés, exprimant ainsi leur rang supérieur. Idéalement, à moins de chasser sur une terre privée à accès restreint, pour des raisons de sécurité on ne devrait pas utiliser le glougloutement en territoire public.
C’est LE cri à ne pas faire lorsqu’on chasse! Le «putt» est un cri d’alarme émis lorsque les dindons suspectent quelque chose ou pour avertir de la présence d’un danger imminent. Si un oiseau émet cet appel en présence d’un chasseur, c’est que ce dernier a été repéré et que le volatile va disparaître sans demander son reste.
C’est un genre de sifflement à trois notes produit par les jeunes dindes ou mâles perdus qui tentent de rétablir contact avec leur mère ou la troupe. Majoritairement utilisé dans les endroits où la chasse automnale est permise (certains États et en Ontario). Son efficacité peut être surprenante au printemps lorsque combiné à d’autre appels, le but étant ici de tirer profit du comportement maternel et grégaire des dindes qui pourraient entraîner à leur suite un beau mâle. Bien qu’avec de la pratique il soit possible de le reproduire à l’aide d’une boîte comme avec l’ardoise, la meilleure façon de l’imiter à la perfection consiste encore à utiliser un diaphragme.
Traduction phonétique : kee, kee, kee!
Ce n’est pas un appel en soi, mais une combinaison de deux sons très sourds à bas volume produit un à la suite de l’autre par le dindon qui parade, pour ajouter de l’attrait à son manège vis-à-vis de la gent féminine ou pour décourager la compétition masculine à proximité immédiate. En tentant un bref exercice de phonétique, on pourrait traduire cette mise en scène sonore par : Spit! Brrrrrrrrrr……
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