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Article sur la chasse

“COYLOUP”… UN PRÉDATEUR HYBRIDE

“COYLOUP”… UN PRÉDATEUR HYBRIDE

Un inventaire aérien de la population des cerfs dans l’Outaouais effectuée en 2014 nous confirmait une baisse importante du cheptel. De plus, les hivers rigoureux que nous avons connu depuis se sont avéré un détriment d’importance à sa croissance. Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’un prédateur carnivore, une race hybride issue d’un croisement entre le loup et le coyote, prolifère dans notre province et son nombre ne cesse d’augmenter depuis les derniers 10 ans. On le surnomme « coyloup » et les scientifiques avancent qu’il représente le mammifère le mieux disposé à l’adaptation. En effet, il sait trouver de la nourriture dans une variété d’écosystèmes et représente un prédateur supplémentaire et puissant pour les cervidés. Les « coyloups », qui ont davantage l’apparence de loups, sont également reconnus pour fréquenter sans méfiance les milieux urbains!


Origine de l’hybridation
Les loups et les coyotes ont des modes de vie et des habitats différents et la nature des loups à attaquer et tuer les coyotes sont des raisons qui rendent l’hybridation entre ces deux espèces des plus étonnantes. Selon les scientifiques, ce sont principalement les changements climatiques, la coupe des arbres pour faire place à l’agriculture, la migration éventuelle de ses proies privilégiées, la volonté humaine de l’exterminer et le manque de partenaires sexuels qui a conduit le loup à s’accoupler avec des coyotes et des chiens. La principale espèce de loup qui s’hybride avec le coyote est le loup de l’Est et c’est celui-ci qui fait le lien entre le coyote de l’Ouest, le loup gris et le chien pour mener au coyloup. En effet, cet hybride aurait 60% du profil génétique du coyote, 25% du loup et les 15% restants du chien. Au début du siècle, le coyote était seulement présent dans l’Ouest du Canada. Suite aux changements apportés par la colonisation et l’extermination presque totale des loups, il s’est dirigé vers l’Est en 1920 et a fait le rencontre du loup de l’Est, une petite population qui avait trouvé refuge au parc Algonquin en Ontario. Cette hybridation particulière est naturelle et les coyloups sont fertiles et possèdent une espérance de vie similaire à celle de leurs ancêtres. Ces particularités diffèrent des autres hybrides qui sont généralement stériles et en moins bonne santé avec une espérance de vie plus limitée. De plus, en raison de ces croisements, aujourd'hui, c'est 63 % des loups du Québec qui ont du sang de coyote. Selon Bradley White, généticien à l’Université Trent, « lorsque les coyloups viendront à ne s’accoupler qu’entre eux et à se différencier suffisamment au point de vue génétique, du loup et du coyote, ils seront considérés comme une nouvelle espèce, et cela est déjà en train de prendre forme ». 


Apparence et distribution
La combinaison des ADN du loup, du chien et du coyote a produit un prédateur à la fois robuste et intelligent. Il est assez facile à distinguer car il possède une tête et une mâchoire plus large que le coyote, une dentition plus rapprochée et des canines plus longues et denses. Son corps est plus massif et ses pattes plus longues et musculaires. Au niveau du poids, il serait environ 40% supérieur à celui du coyote dont la moyenne est de 35 lb. Ses oreilles sont moins pointues et sa queue est plus fournie. Contrairement au coyote, il peut facilement abattre un cerf et une meute peut même venir à bout d’un orignal. En ce qui concerne leur population, on estime qu’il y aurait de 100,000 à 500,000 coyloups dans l’Est du Canada. En effet, cet hybride serait présent notamment en Ontario, au Québec et dans les Maritimes avec une concentration importante dans les régions de Montréal, Toronto et l’île du Cap-Breton.
Reste à savoir si le coyloup ne serait pas le vrai responsable d’une hausse de prédation du cerf attribué à tort au coyote par des chasseurs sportifs du Québec depuis la dernière décennie? On pourrait également se retrouver avec le même scénario concernant les attaques sur des humains que nous avons connu dans le passé.

Jean Larivière

Chroniqueur / Expert-Conseil
Outaouais





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