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Article sur la chasse

Une saison de chasse au cerf décevante!

Une saison de chasse au cerf décevante!

La saison de chasse au cerf 2020 est maintenant terminée et selon les commentaires provenant de diverses sources d’information, cette dernière s’est avérée des plus décevante spécialement en Outaouais ainsi que dans plusieurs zones du Québec. 

Selon plusieurs chasseurs d’expérience et professionnels du domaine, les gestionnaires de la faune du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) devront prendre des mesures correctives dès la prochaine saison afin d’assurer la pérennité des cerfs dans certains secteurs qui affichent une faible densité qui aurait, selon les observations, atteint un point précaire. 

On réclame le RTLB

Les chasseurs sportifs sont de plus en plus nombreux depuis quelques années à réclamer l’application de la mesure de Restriction de la Taille Limite des Bois (RTLB) afin de remédier au débalancement du ratio mâle / femelle qui est en grande partie responsable de la problématique qui ne cesse de s’accentuer dans plusieurs zones de chasse. Un rappel que le RTLB provient du système de gestion américain « Quality Deer Management » qui est utilisé avec succès depuis les trois dernières décennies par nos voisins du Sud. 

Selon le chasseur professionnel et commerçant, Stéphane Monette, « les gestionnaires du MFFP doivent agir rapidement pour mettre fin au déclin préoccupant des troupeaux dans plusieurs zones pour « sauver les meubles » avant qu’il ne soit trop tard. Selon ce dernier, nous sommes dans une situation de « minuit moins une » dans plusieurs secteurs qui pourraient se retrouver dans une situation désastreuse advenant un prochain hiver rigoureux. Il précise que l’application du RTLB dans plusieurs zones est d’une urgence primordiale et que dorénavant les gestionnaires se doivent d’appliquer une méthode de micro gestion remâchée et spécifique à chaque zone /sous zone qui sont touchées présentement par ce genre de situation précaire ». 

Il existe aucun doute que sa vision de la situation fait l’unanimité si l’on se fie aux commentaires des téléspectateurs de son émission Web quotidienne « On Jase » (de chasse, pêche et plein air). Depuis les quatre dernières années, le RTLB est appliqué à titre expérimental par le MFFP dans les secteurs Nord et Sud de la zone 6 en Estrie. Selon la majorité des chasseurs qui les fréquentent, la qualité de l’expérience de chasse et la maturité des mâles récoltés ne cessent de s’améliorer depuis son instauration. 

Lors d’une entrevue diffusée sur Internet dernièrement, le biologiste et coordonnateur de la gestion du cerf de Virginie au MFFP, François Lebel, a confirmé que le ministère se concentrait présentement à cumuler des données scientifiques sur le RTLB avant de considérer son instauration ailleurs au Québec. Toujours selon ce dernier, le programme se termine en 2021 et sera suivi de l’analyse finale des résultats de ce projet expérimental. Un des critères mentionnés pour limiter l’utilisation du RTLB ailleurs serait l’étude des effets des hivers canadiens sur le troupeau. 

D’autre part, le spécialiste du Quality Deer Management (QDM) au Québec, Luc Brodeur, nous informe que la rigueur des hivers canadiens sont comparables à ceux de divers États américains tels le Michigan et le Wisconsin. Selon lui, ce facteur ne serait pas justifiable pour interdire l’utilisation du RTLB ailleurs. Il a également spécifié que la clef de succès de cette méthode de gestion est d’avoir un cheptel composé le plus près possible de 1,3 femelle pour chaque mâle comparativement à celui d’environ 5 femelles par mâle que l’on connait actuellement. Il nous informe également des données prélevant d’une étude effectuée sur les effets du ratio mâle /femelle par un ingénieur forestier et un responsable du département de la foresterie de l’Université de Moncton. Cette recherche a pris place à l’intérieur de plusieurs régions distinctes au Nord du Nouveau-Brunswick qui bordent le territoire du Bas St. Laurent. Elle a démontré que lors d’un hiver difficile tel que celui de 2019, le taux de survie des faons était de 57% avec un ratio d’environ3 femelles pour chaque mâle comparativement à seulement 20% pour celui d’environ cinq femelles par mâle. 

J’avoue ne pas être biologiste ou technicien de la faune. Par contre, je qualifie de justifiable les mesures correctives suivantes proposées par un bon nombre de nos chasseurs sportifs de la zone 10-Outaouais qui déplorent le faible taux de succès, la rareté du gibier et une expérience de chasse décevante qui ne semble plus justifier le temps et dépenses encourues. Les lacunes principales évoquées pour le secteur « Ouest »consistent en la faible densité de femelles et un déficit évident de mâles. Il est évident que l’application du RTLB dès la prochaine saison afin de protéger les jeunes mâles et de cesser complètement la récolte des cerfs sans bois pour une période minimale de 2 ans aideraient possiblement à l’amélioration de la situation qui perdure. L’efficacité de cette mesure pourrait être vérifiée par le biais d’un inventaire aérien suite à cette période expérimentale. Dans le secteur « Est » de la zone, on rapporte majoritairement une densité acceptable de femelles (sauf pour le secteur ZSR) surtout attribuable aux diverses mesures restrictives de la récolte des cerfs sans bois mises en place par le MFFP depuis 2010. Mais il existe sans doute un manque au niveau de la concentration de cerfs mâles, ce qui est attribuable à une pression de chasse soutenue depuis nombre d’années qui semble avoir défavorisé la progression et croissance de la population.

Somme tout, le message des chasseurs semble clair et consistant. Le MFFP aurait intérêt d’entreprendre les mesures nécessaires afin de prioriser la qualité de l’expérience offerte à leur clientèle actuelle et sa relève. Cela, afin d’éviter que leur nombre s’effrite davantage tel que c’est le cas avec les densités de cerfs dans les secteurs concernés. Il serait également souhaitable que les gestionnaires de notre faune considèrent l’idée de déroger du plan de gestion 2020-2027 surtout en ce qui concerne la possibilité de récolter deux gibiers par chasseur à l’intérieur des zones à faible densité de cerfs ainsi que d’attendre la fin de l’étude pour appliquer le RTLB selon le besoin. Nul doute que le sondage mené par le MFFP auprès des chasseurs sportifs cet automne saura confirmer les sujets mentionnés ainsi que plusieurs autres préoccupations concernant certaines modalités du nouveau plan de gestion du Cerf de Virginie 2020-2027…. 


Jean Larivière
Chroniqueur / Expert-Conseil
Chasse & Pêche
Outaouais


Photo : Courtoisie Marc Surprenant



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