Tactique pour attirer les cerfs évasifs
Le chasseur doit être aussi imprévisible que les cerfs pour réussir…
Modifications et adaptations
Depuis l’ouverture de la chasse le 7 novembre dernier, les forêts fourmillent de chasseurs et leur présence répétée a l’effet de modifier rapidement les habitudes des cerfs. De plus, une panoplie de bruits inhabituels occasionnés par les camions, VTT, chasses en battue et coups de feu figurent parmi les facteurs qui repoussent les cerfs encore plus loin. Voilà ce qui les incite à limiter leurs déplacements de jour en faveur de la nuit. Pour un certain temps, les femelles et faons auront plutôt tendance à fréquenter les sites nourriciers la nuit et moins fréquemment le jour. D’autre part, et contrairement aux semaines précédentes, les mâles deviennent évasifs et délaissent complètement les sites nourriciers de jour pour les visiter occasionnellement la nuit. Cette suite d’événements décourage plusieurs chasseurs mais le temps est venu pour eux d’être imprévisibles à leur tour afin de déjouer le gibier convoité.
Voici donc une stratégie populaire qui risque de porter fruits. Après quelques jours sans succès en affût, il s’agit de faire un peu de prospection sur votre territoire et de placer des caméras de détection à des endroits stratégiques afin de vous familiariser avec les endroits et heures de déplacements des cerfs. Il s’avère donc important en cette période de vérifier vos caméras après chaque visite à votre affût et de noter les heures légales de chasse que les cerfs y sont présents. Devant l’absence de grattages actifs, il est sage de créer une ligne de faux grattages au sol en y appliquant de l’urine synthétique de mâle en rut dans ce dernier et prendre soin d’appliquer de l’odeur de glande pré-orbitale sur les bouts d’une branche qui surplombe le grattage à environ 5-6 pieds d’élévation.
Par la suite, rechercher un site d’affût naturel en élévation ou ériger une tente camouflage entre la série de grattages dans le but d’embusquer le gibier au passage. Certes, une pratique qui continue de connaître beaucoup de succès au fil des années. Pour ceux qui préfèrent demeurer en affût dans leur mirador, il est possible d’appliquer cette stratégie de manière à ce que le gibier croise votre repère en suivant vos lignes d’odeur. Lors de vos déplacements en forêts, il est toujours sage d’avoir des blocs senteurs fixées à vos bottes après les avoir imbibés soit d’urine de mâle en rut en début de saison et ensuite femelle en chaleur à l’approche du pic du rut. Ceci sert à camoufler votre odeur et laisser une trace olfactive qui pourrait susciter l’attention du mâle.
Une fois arrivé à votre site, il est bon de suspendre les blocs senteurs à une branche située à environ 15-20 pieds de votre affût et à une hauteur de 3 pieds du sol. S’il vous arrive de découvrir des grattages actifs lors de votre prospection, simplement ajouter de l’urine de mâle sur ces derniers et vous embusquer en prenant soin d’être à bon vent. Un rappel que les mâles visitent leurs grattages suite à une pluie ou neige pour les rafraîchir. Il existe d’autres techniques pour attirer le gibier telle la vocalisation du mâle « grunt » ou bien le bêlement de la femelle en chaleur. Il est également possible de simuler un combat territorial entre mâles en frottant des bois ensemble « rattling ». Par contre il est important dans les deux cas de ne pas exagérer au niveau de la durée des appels ou du combat. Un rappel qu’à l’approche de température inclémentes telles que la pluie, neige et forts vents, les cerfs ont tendance à se déplacer plus tôt en fin de journée pour se nourrir.
Jean Larivière
Chroniqueur / Expert-Conseil
Chasse & Pêche
Outaouais
Crédit photo : Jocelyn Vachon
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