FORMATION DE CHASSE - NOUVELLE ENTENTE ENTRE LE MFFP ET SÉCURITÉ NATURE

Dès cette année, l’examen pratique PESCOF pour archers a été aboli par le MFFP.

Crédit photo: Courtoisie Stéphanie Godbout

C’est le 24 juillet dernier que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a signé une entente de service avec Sécurité nature, filiale éducative de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP). D’une durée de cinq ans, le nouvel accord permettra la poursuite de la prestation des cours du Programme d’éducation en sécurité et en conservation de la faune (PESCOF) menant à l’obtention du certificat du chasseur.Dorénavant, les cours ICAF et ICAA se donneront exclusivement en ligne.

Des négociations intensives

Selon le président de Sécurité nature, Jacques Parent, c’est suite à plusieurs mois de négociations intensives qu’une entente a été finalement conclue pour l’offre des modules-cours d’initiation à la chasse avec armes à feu (ICAF) et initiation à la chasse à l’arc ou arbalète (ICAA). Dans un communiqué acheminé aux monitrices, moniteurs et membres des associations, il ne cache pas le fait que ces négociations se sont déroulées dans une ambiance sous le signe de l’intransigeance et de la fermeté de la part du ministère réduisant ainsi leur marge de manœuvre.Par exemple, aucune augmentation du prix des cours n’est autorisée au-delà de l’indice des prix à la consommation (IPC), ce qui entraîne inévitablement une perte financière pour la fondation et la fédération. De plus, les tests pratiques à l’arc « ARCP » ont été abolis malgré les vigoureuses objections de la part de la FédéCP. Conséquemment, les adeptes ayant obtenu leur certificat de chasse à l’arbalète, codé B, se voient également reconnu le droit de chasser à l’arc. D’autre part, la négociation de l’entente du cours canadien dans la sécurité du maniement des armes à feu (CCSMAF) est toujours au neutre puisque le ministère de la Sécurité publique (MSP) s’attarde aux priorités reliées à la Covid-19. Par contre, il tenait à souligner que la mise en ligne des cours ICAF et ICAA leur permet maintenant de répondre à une demande grandissante chez la clientèle. Depuis ce temps 1 500 personnes se sont inscrites au cours ICAF en ligne, ce qui est très positif.Selon le directeur général de la FédéCP et de Sécurité nature, Alain Cossette, l’abolition du test pratique pour les futurs archer-chasseurs représente une nouvelle très décevante. Cela, surtout si l’on considère que la FédéCP assume la responsabilité de la certification des chasseurs québécois depuis plus de 50 ans déjà, et demeure un partenaire de qualité du MFFP tel que cité par le ministre Pierre Dufour dans un communiqué. Selon les statistiques des trois dernières années, pas moins de 559 candidats ont échoué leur test pratique initial à l’arc soit une moyenne de 186 par année.

Pour ma part, j’ai déjà eu le plaisir d’œuvrer à titre de moniteur PESCOF du module chasse à l’arc dans la région de l’Outaouais pendant huit ans. Au cours de cette période, j’ai participé à la formation et certification de nombreux archers-chasseurs. C’est pour cette raison que je trouve, comme plusieurs d’ailleurs, que le MFFP fait fausse route avec l’abolition du test pratique pour ce module. Selon mon expérience, il est évident que pour un novice de chasse sportive, la familiarisation et marge d’erreur associés à l’utilisation efficace de cette arme s’avèrent bien plus difficiles et exigeants que ceux de l’arme à feu et l’arbalète. L’examen de tir permettait de vérifier le niveau de compétence des candidats dans l’utilisation de cet engin au préalable de leur certification et application à la chasse sportive. Dès maintenant, la province du Nouveau-Brunswick demeure la seule au pays à exiger ce test pratique.
Selon le communiqué émis par le MFFP, le Québec s’adapte ainsi aux pratiques courantes en Amérique du Nord avec les formations de chasse en ligne et l’exemption d’un test pratique pour archers.Outre ces nouvelles mesures, il est également possible que le cours de chasse au dindon sauvage soit également supprimé dès 2026!

Jean Larivière

Chroniqueur / Expert-Conseil

Chasse & Pêche

Outaouais