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Agent de la faune, une espèce peu prisée par Québec

Agent de la faune, une espèce peu prisée par Québec

Le gouvernement du Québec n'a ni formé ni embauché de nouveaux agents de protection de la faune depuis près de deux ans et ne prévoit pas de le faire avant l'automne prochain. La situation fait craindre un manque d'effectifs sur le terrain, déjà en baisse depuis des années.

Responsables d'appliquer la loi sur le vaste territoire québécois, d'encourager les bonnes pratiques de prélèvement faunique, de protéger l'habitat et de lutter contre le braconnage, les agents composant la Protection de la faune du Québec (PFQ) sont de moins en moins nombreux pour accomplir leur mandat.

La force comptait en effet plus de 420 agents de protection de la faune en 2011. Selon les plus récents chiffres produits par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), ils n'étaient plus que 331 en 2019-2020, soit près d'une centaine de moins qu'une décennie auparavant.

Centre de formation neuf

La baisse d'effectifs, dénoncée dès 2017, s'est poursuivie malgré la construction d'un centre de formation tout neuf à Duchesnay. Le pavillon Le Cerf, inauguré en 2018, a été construit au coût de 6,5 millions de dollars par le précédent gouvernement libéral.

Or, il a peu servi pour la formation de nouveaux agents jusqu'à présent. Le Ministère confirme qu'aucune nouvelle cohorte n'en est sortie depuis juin 2019. Dans les deux dernières années, l'école nationale a surtout offert des activités de perfectionnement.


La Protection de la faune du Québec a vu ses effectifs baisser au cours de la dernière décennie.

PHOTO : RADIO-CANADA / BOUALEM HADJOUTI


"De juin 2019 à l’hiver 2020, le centre de formation a été utilisé afin d’offrir de la formation continue aux agents déjà à l’emploi", explique un porte-parole du MFFP dans un échange de courriels.

Duchesnay étant un passage obligé pour les nouvelles recrues, la PFQ n'a donc pas ajouté de sang neuf au cours de cette période.

Pour l'année 2020-2021, c'est la pandémie de COVID-19 qui est tenue responsable du gel des activités. "Le processus de formation initiale [nouveaux agents] projeté pour 2020-2021 a dû être reporté", ajoute ce même porte-parole du Ministère. On soutient que "la formation en ligne n’est pas envisageable pour la majeure partie des compétences à acquérir."

La prochaine cohorte pourrait séjourner à Duchesnay en septembre 2021, selon le MFFP. Un concours gouvernemental a été ouvert le 8 février. Tout dépendra cependant de l'évolution de la situation sanitaire. Ce parcours obligatoire comprend notamment l'apprentissage de techniques spécifiques d'enquête contre le braconnage, ainsi que des formations de tir.

Surcharge de travail

Martin Perreault, président du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec, est catégorique. Il faut recommencer à former, dit-il en entrevue à Radio-Canada. Il s'inquiète du manque de ressources sur le terrain pour accomplir les tâches et assurer la surveillance du territoire. "[La conséquence], ça va être une surcharge de travail pour les agents actuellement en place."


Le syndicat estime que le MFFP aurait pu trouver des aménagements afin de former quelques agents plutôt que zéro. "Je comprends la COVID, mais notre centre est neuf. Il est fait pour faire des cohortes de 24 à 28 personnes", expose-t-il.

Les formations des candidats sélectionnés, d'une durée de 15 semaines, impliquent d'être hébergé sur place à la station touristique Duchesnay. Martin Perreault croit qu'il aurait été possible d'accueillir des cohortes d'une douzaine d'agents tout en respectant les règles sanitaires.

"La prochaine cohorte qui est prévue, si elle a lieu, c'est pas avant septembre 2021. Ça va faire plus de deux ans qu'on n'a pas eu de cohortes. C'est inacceptable."

Martin Perreault, président du Syndicat des agents de protection de la faune du Québec

Le MFFP évoque pour sa part des problèmes logistiques pour ne pas être allé de l'avant avec des formations. "Les activités de l’Auberge Duchesnay étant interrompues sur une longue période [en raison de la pandémie], cette dernière ne pouvait offrir les services de repas aux aspirants agents de protection de la faune", affirme-t-on.

Reste que la pandémie n'excuse pas tout, tient à souligner Martin Perreault. "À ce que je sache, il n'y avait pas de COVID de juin 2019 à mars 2020."

Au rythme où vont les choses, il craint que le nombre de départs volontaires ou à la retraite ne dépasse celui des nouveaux candidats. Il s'inquiète pour le travail de terrain, les enquêtes contre le braconnage et l'application des règles. "Ça ne peut pas fonctionner. On fait ce qu'on peut, mais on ne peut pas faire l'impossible non plus."

« Démantèlement de la force »

Le député péquiste Sylvain Roy avait évoqué, lors de l'étude des crédits l'été dernier, l'absence de nouvelles cohortes au centre de formation de Duchesnay. Il demandait leur retour pour pallier le manque d'effectifs sur le territoire.


L'affaire n'avait pas fait grand bruit, l'échange avec le ministre titulaire du MFFP, Pierre Dufour, n'ayant duré qu'une vingtaine de secondes.

M. Dufour avait tout juste eu le temps de dire qu'il y avait "toute une nomenclature là-dedans au niveau… financier", sans apporter davantage de précision. Il n'avait pas mentionné la COVID-19 à cette occasion. Invité à commenter le dossier cette semaine, le cabinet du ministre a décliné notre demande d'entrevue.

Le député de Bonaventure, Sylvain Roy, a fait part de ses commentaires en conférence de presse à Québec.

PHOTO : RADIO-CANADA

Sylvain Roy, de son côté, ne s'est pas fait prier pour revenir à la charge. En entrevue vendredi, le député de Bonaventure a carrément dénoncé un "démantèlement de la force"  de la Protection de la faune ces dernières années. On a même dit aux agents : "Restez assis dans vos bureaux, ça coûte trop cher de vous promener en forêt".

Il demande maintenant au MFFP de rouvrir des cohortes et d'augmenter l'effectif de la PFQ au-delà de 400 agents.

Si des embauches n'ont pas lieu, M. Roy s'inquiète non seulement des réseaux de braconniers, mais aussi de la surveillance des activités de prélèvement faunique (chasse, pêche, trappage), alors que les Québécois sont nombreux à fréquenter l'arrière-pays dans le contexte de la pandémie.

Ça prend des agents de régulation en forêt pour contrôler les comportements et faire de la sensibilisation, insiste-t-il, invitant le gouvernement à faire sa part pour protéger ce patrimoine collectif.



Source: Radio-Canada

Crédit photo: Radio-Canada

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