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Article sur la chasse

Il y a 9000 ans, les femmes chassaient aussi le gros gibier en Amérique

Il y a 9000 ans, les femmes chassaient aussi le gros gibier en Amérique

Pendant des siècles, les historiens et les scientifiques se sont largement accordés sur le fait que parmi les premiers chasseurs-cueilleurs, les hommes chassaient et les femmes cueillaient. Une tombe vieille de 9000 ans d’une chasseuse dans les Andes au Pérou nous raconte une tout autre histoire. Cette femme a été enterrée avec des armes destinées à la chasse au gros gibier ainsi qu’avec des os de ce gibier, laissant de plus en plus penser que la chasse était loin d’être un domaine réservé aux hommes.

Selon une étude archéologique publiée en 2020 dans Science Advances, qui s’appuie sur des excavations réalisées en 2018 au Pérou dans six sépultures datant d’il y a 9000 ans, ainsi qu’une méta analyse portant sur 429 squelettes retrouvés dans 107 lieux américains de sépulture, la participation des femmes à la chasse était loin d’être anecdotique.

La tombe de Wilamaya Patjxa

En 2018, des archéologues qui effectuaient des fouilles dans les sommets des Andes au Pérou ont découvert une tombe sur un site appelé Wilamaya Patjxa. L’individu retrouvé dans la tombe a été nommé Wilamaya Patjxa individual 6 (WMP6), il était couché avec les jambes repliées.


Autour du squelette se trouvaient des os de gros gibier – une indication de la grande importance de la chasse dans la société – et une collection d’outils en pierre et d’armes soigneusement placée à côté de ses jambes. Parmi les armes figuraient des bouts de lance en métal qui étaient probablement utilisés sur des lances légères lancées à l’aide d’un style de catapulte, appelé atlatls.

Les auteurs de la nouvelle étude sont issus d’universités américaines de Californie et de l’Arizona. Ils affirment que ces lances découvertes dans la tombe de cette femme étaient utilisées pour la chasse au gros gibier et que les objets donnés aux personnes dans une tombe étaient généralement utilisés par ces personnes au cours de leur vie.

Selon l’ostéologue – le spécialiste des os – de l’équipe, l’individu dans la tombe était une femme qui avait entre 17 et 19 ans au moment de sa mort. Une analyse des isotopes dans ses os a montré qu’elle avait principalement mangé de la viande, ce qui confirme également que la femme était une chasseuse.

En outre, l’analyse a également montré que la tombe de cette chasseuse est la plus ancienne sépulture de chasseur jamais découverte en Amérique.


Objets en pierre provenant de la tombe du WMP6 : des pointes de lance (1 à 7), des tessons non traités (8 à 10), des tessons traités (11 à 13), éventuellement un couteau (14), des petits grattoirs (15 et 16), des grattoirs / couteaux (17 à 19), des pierre © Randall Haas/UC Davis

Cité par nos confrères de la VRT, Randy Haas, professeur d’anthropologie à l’université de Californie, à Davis, et auteur principal de la nouvelle étude a déclaré : "Une découverte archéologique et une analyse des premières pratiques d’inhumation invalident l’hypothèse de longue date selon laquelle l’homme est le chasseur".

L’étude, publiée au début du mois de novembre, s’est penchée principalement sur des communautés modernes et contemporaines de chasseurs-cueilleurs afin d’apprendre comment la collecte de nourriture dans ces sociétés a pu être organisée dans un passé lointain.

Les atlatls, ces armes qui mettent avant l’agilité plutôt que la force
L’image stéréotypée de ces chasseurs-cueilleurs modernes est que les hommes chassaient et les femmes étaient plus enclines à rester près du camp avec de jeunes enfants, ou à pêcher et à collecter de la nourriture (végétale). Il existe cependant des exceptions, comme les chasseurs-cueilleurs Agta aux Philippines, où les femmes sont les principales chasseuses.

Dans ce contexte, l’utilisation des atlatls, des lanceurs de lances, est également un élément clé. Certains chasseurs-cueilleurs les utilisent encore aujourd’hui et il existe aussi des compétitions de lancer auxquelles les femmes et les enfants prennent part.

Cette arme réduit l’importance de la taille et de la force du lanceur, de sorte que l’accent est davantage mis sur l’agilité. La chasse au gros gibier devient ainsi plus accessible pour les femmes, et les chances pour qu’elles soient autant ou plus performantes que les hommes sont donc plus importantes.

Une exception ? Pas si vite…
La découverte surprenante de la tombe de la chasseuse a conduit l’équipe à se demander si la femme faisait partie d’un schéma plus global ou s’il s’agissait d’un cas unique.

Ils ont alors examiné les registres des funérailles de la fin du Pléistocène et du début de l’Holocène – une période allant de milliers d’années à environ 8000 ans – en Amérique du Nord et du Sud et ont identifié 429 individus provenant de 107 sites différents.

Sur les 429 squelettes, 27 étaient des individus associés à des objets de chasse au gros gibier dont le sexe pouvait être identifié. Sur ces 27, 11 étaient des femmes et 16 des hommes. Selon les chercheurs, cet échantillon est suffisant pour "arriver à la conclusion que la participation des femmes aux débuts de la chasse au gros gibier n’était probablement pas insignifiante".

Une analyse statistique montre par ailleurs qu’entre 30 à 50% des chasseurs de ces populations étaient des femmes. Ce niveau de participation à la chasse contraste fortement avec celui des chasseurs-cueilleurs modernes, et même des sociétés paysannes et capitalistes, où la chasse est incontestablement une activité masculine avec un faible niveau de participation féminine, certainement inférieur à 30%, a déclaré M. Haas.

Des inégalités de genre, pas "naturelles"
"Dans les sociétés modernes, le travail des chasseurs-cueilleurs est fortement divisé par sexe", a ajouté M. Haas. "Cela pourrait amener certaines personnes à croire que les inégalités de genre dans des domaines tels que le salaire ou la position sont en quelque sorte 'naturelles'. Mais il est maintenant clair que la division du travail par genre était fondamentalement différente – probablement plus égale – dans un passé lointain de notre espèce de chasseurs-cueilleurs".

Cette recherche éclaire donc une vieille question sur la répartition du travail dans les sociétés humaines selon le genre, mais elle soulève également de nouvelles questions. L’équipe veut maintenant découvrir comment la répartition du travail par genre et ses conséquences ont changé à différents moments et en différents lieux chez les chasseurs-cueilleurs des Amériques.


SOURCE: RTBF

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